Théâtre La Marjolaine: vendre pendant que tout va bien

AVENIR. Les années se suivent et se ressemblent pour Marc-André Coallier, qui cherche à passer le flambeau à titre de propriétaire du Théâtre La Marjolaine. Non pas que les affaires vont mal, bien au contraire, mais pour lui, tout est une question de logique pour assurer la pérennité «de ce joyau» culturel.

Par le passé, Marc-André Coallier a plus d’une fois tiré la sonnette d’alarme, dans l’espoir de céder les rennes de cette salle de spectacles qu’il gère depuis maintenant 16 ans. Mais chaque fois, son cri de cœur tombe vite dans l’oubli, le laissant une fois de plus seul aux commandes du navire.

«Chaque fois que je dis que je veux vendre, les gens pensent que ça va mal et que La Marjolaine est sur le point de fermer. C’est tout le contraire! Si je cherche à m’en départir, c’est parce que dans ma tête, ça ne fait aucun sens que ça soit moi, le propriétaire», partage-t-il.

«La pérennité de ce lieu historique ne devrait pas reposer entre les mains d’une seule personne. Quand ça va bien, il n’y a pas de problème. Mais le jour où je dois partir pour quelconque raison, c’est là que c’est problématique», ajoute l’homme d’affaires.

Même s’il n’a pas encore trouvé la solution pour orchestrer cette transition, Marc-André Coallier imagine la création d’une entité qui prendrait le relais de l’administration. Ce qui lui permettrait de concentrer ses énergies dans ce qu’il maîtrise le mieux, la production. «Si je regarde tous mes confrères dans le domaine, que ce soit à Trois-Rivières, Terrebonne ou l’Assomption, je devrais être un producteur locataire et non propriétaire», observe le résident d’Austin.

«Et même moi, je suis un gars d’action. La gestion, ce n’est pas quelque chose dans laquelle je suis le meilleur, poursuit-il. Je suis bon pour garder la Marjolaine vivante et  parler de son histoire, mais pour le reste, je suis convaincu que d’autres gens seraient plus compétents.»

Évidemment, le grand manitou comprend que La Marjolaine demeure un dossier parmi tant d’autres. Dans l’échelle des priorités de bien des citoyens, il sait que son théâtre est loin d’être en tête de liste.  «Pour moi, c’est mon univers, mais je suis conscient que ce n’est pas un service essentiel comme un hôpital. Mais en même temps, ce n’est pas une raison pour ne pas s’en préoccuper», croit le principal intéressé.

«Ça me fait penser un peu au Mont-Orford. Dans la tête de monsieur et madame Tout-le-monde, il n’y avait aucune crainte à avoir. On se disait que les propriétaires privés avaient de l’argent et qu’ils étaient capables de faire vivre la montagne. Mais il a fallu une crise pour que les gens s’en préoccupent et réalisent ce qu’ils pouvaient perdre. On aurait tout intérêt à réfléchir sur l’avenir de La Marjolaine, pendant qu’il n’y a pas d’ultimatum et que tout va bien», conclut Marc-André Coallier.

 

La Marjolaine au Kilimandjaro

Pour sa prochaine saison en 2020, Marc-André Coallier a arrêté son choix sur la première pièce de théâtre écrite et mise en scène par l’humoriste Mario Jean, qui s’intitule «Kilimandjaro». Les spectateurs suivront les péripéties de six personnes à la conquête du toit de l’Afrique. L’annonce de la distribution se fera ultérieurement.