La Pizzeria Orford fête ses 50 ans

RESTAURATION. Une pizza au goût unique, des clients fidèles, mais surtout, des propriétaires et des employés passionnés, voilà sans doute les ingrédients qui permettent à la Pizzeria Orford de survivre depuis 50 ans dans un milieu aussi compétitif que celui de la restauration à Magog.

Lorsque les frères Jean-Paul et Henri «Boubou» Blanchard ont ouvert la première pizzeria de Magog le 5 août 1969, dans un petit local de la rue Principale Ouest, plusieurs doutaient de leurs chances de réussite.

Mais, c’était sans compter sur l’engouement des Magogois, qui ont rapidement adopté l’endroit et qui le visitent régulièrement depuis un demi-siècle.

L’arrivée du cuisinier Richard Lacroix, en septembre 1970, faisait aussi des sceptiques. «Lorsque j’ai été embauché, une amie m’a dit que je ne tiendrais pas plus de trois mois à cet endroit. Et pourtant, je fêterai mes 49 ans de services en septembre prochain», a lancé l’homme aux 100 000 pizzas.

«C’est «Boubou» qui m’a montré à faire de la pizza et à manipuler la pâte. C’était un peu intimidant au début, car les gens qui passaient sur la rue Principale nous voyaient travailler. Je me souviens d’une fois où ma pâte à pizza est demeurée collée au plafond parce que je l’avais lancée trop fort dans les airs. J’ai fait semblant de continuer à la pétrir sur le comptoir comme si rien n’était… en attendant qu’elle retombe», se rappelle-t-il en riant.

Richard Lacroix avoue avoir raté quelques «lancers de pizza» à ses débuts. (Photo Le Reflet du Lac – Archives/Patrick Trudeau)

Un couple d’employés prend la relève

Ayant appartenu des membres de la famille Blanchard au cours de ses 43 premières années d’existence, la Pizzeria Orford est passée aux mains de Claude Lacroix (frère de Richard) et Andréa Labrie en juin 2012.

Ceux-ci cumulaient respectivement 38 et 22 années de services, lorsqu’ils ont décidé de faire le grand saut.

Nicole Blanchard (au centre) a été propriétaire de la Pizzeria Orford de 2001 à 2012, avant de vendre le restaurant à Andréa Labrie et Claude Lacroix, qui étaient alors deux employés de longue date. (Photo Le Reflet du Lac – Archives/Patrick Trudeau)

En plus d’être maintenant partenaires en affaires, ils sont complices de vie depuis le début des années 1990. «Nous sommes un couple, mais tous nos autres employés sont aussi comme des membres de notre famille. Tout le monde ici est habité par la même passion du métier», fait valoir Mme Labrie.

«Je n’ai jamais autant travaillé de ma vie, reconnaît-elle cependant. Je suis ici six jours sur sept. L’autre journée, je fais les emplettes pour le restaurant.», précise-t-elle avec un sourire

Selon Claude Lacroix, travailler dans un restaurant comme la Pizzeria Orford est en quelque sorte une école de vie. «Et je crois qu’on est allé à la bonne école», soutient-il, en faisant référence à ses premiers patrons, Marielle Blanchard et Roger Faucher.

«On ne sait jamais où peuvent nous mener nos expériences de travail. De mon côté, j’ai commencé ici comme étudiant en débarrassant les tables, mais je me retrouve aujourd’hui propriétaire. Il y en a d’autres qui ont pris des routes différentes, comme Ian Perreault (un Magogois devenu chef réputé à Montréal), qui a fait ses débuts dans nos cuisines», cite-t-il avec une dose de fierté.

Grande fête le 24 août

Question de souligner son 50e anniversaire de belle façon, la Pizzeria Orford offrira de l’animation et une série de promotions ce samedi 24 août. Tout au long de la journée et selon les heures, des spéciaux seront offerts sur différents plats, dont les spaghettis et clubs sandwichs à 5 $.

Cette journée de festivités mettra aussi un baume sur les répercussions des travaux du centre-ville, qui affectent la plupart des commerçants. «On en a vécu des difficultés en 50 ans, mais celle-là (les travaux) fait partie des plus importantes. Ce n’est pas la catastrophe, mais on doit gérer de façon plus serrée. D’ailleurs, on n’a pas fait de nouvelles embauches cet été, afin de pouvoir donner suffisamment d’heures à nos employés déjà en place », avoue Andréa Labrie.

«Je crois quand même que nous serons tous satisfaits à la fin des travaux. Et s’il y a un point positif à tout ça, c’est que tout le monde est solidaire dans cette aventure au centre-ville», a fait remarquer la restauratrice.

La co-gérante Léa Lamontagne (à gauche) et le cuisinier Richard Lacroix (à droite) représentent bien la Pizzeria Orford, qui mise autant sur la jeunesse que sur l’expérience. Ils entourent ici les copropriétaires Andréa Labrie et Claude Lacroix. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

En bref…

Plus de 300 places

Premier restaurant spécialisé dans la pizza à Magog, la Pizzeria Orford a subi plusieurs transformations au fil des ans. L’endroit compte maintenant plus de 300 places, dont 150 sur la terrasse extérieure.

Histoire de famille

Considéré comme un restaurant familial, la Pizzeria Orford est vraiment une histoire de famille. Henri et Jean-Paul Blanchard en ont été les fondateurs, avant de céder les guides à leur sœur Marielle et son conjoint Roger Faucher, au milieu des années 1970. Ceux-ci ont opéré l’endroit jusqu’en 2001, avant de le céder à Nicole Blanchard, cadette de la famille. Celle-ci en a été propriétaire jusqu’en 2012.

Expérience et sang neuf

Si l’on compte quelques employés «expérimentés» à la Pizzeria, dont les frères Richard (49 ans de services) et Claude Lacroix (45 ans de services), on constate doucement un virage jeunesse. Celui-ci est notamment illustré par Léa Lamontagne, qui occupe l’un des deux postes de gérant(e), à seulement 19 ans. Frédéric Saint-Pierre occupe aussi le rôle de gérant, précisons-le. La Pizzeria Orford compte au total 28 employés affectés aux cuisines, au service et à la livraison.

Brève tentative à Coaticook

Saviez-vous que la Pizzeria Orford avait tenté une expansion du côté de Coaticook durant les années 1970? L’expérience n’a toutefois pas été couronnée de succès et la franchise du centre-ville coaticookois a fermé ses portes après quelques mois seulement.