Maurice Langlois: la passion de la médecine et de l’histoire

PERSONNALITÉ. Peu de gens célèbrent leurs 90 ans en bonne santé avec l’équivalent de deux vies bien remplies au service de leur communauté. C’est le cas de Maurice Langlois, qui a consacré sa vie professionnelle à la médecine pendant 30 ans avant de plonger à temps plein pendant sa retraite dans la mise en valeur de l’histoire de Magog.

Né à Magog le 2 juillet 1929, il passe la majorité de son enfance et de ses études à Magog et à Sherbrooke. Il étudie la médecine à l’Université de Montréal pendant cinq ans avant de se spécialiser dans le même domaine pendant cinq autres années en France, à New York et à Montréal.

C’est d’ailleurs dans la Métropole américaine qu’il rencontre et marie Barbara Kaycher, sa conjointe depuis 60 ans cette année.

Il amorce sa carrière de médecin dans l’hôpital neuf de Magog en 1962, à l’âge de 33 ans. Il n’y reste que quelques années, car il travaille en parallèle sur le comité de construction du futur centre hospitalier et universitaire de Sherbrooke (CHUS) et de la Faculté de médecine de l’endroit.

Au CHUS, il y accueille les premiers étudiants médecins dès 1966 et les premiers patients en 1969. Il y enseigne et y pratique pendant 30 ans, soit jusqu’à sa retraite à l’âge de 67 ans.

Il y a donc un peu de lui dans plusieurs médecins actuels qui pratiquent toujours dans les Cantons-de-l’Est, mais aussi aux quatre coins du Québec. «Mais ça nous fait vieillir quand nos étudiants passent à leur tour à la retraite», rigole-t-il.

Plus sérieusement, il voit sa vie professionnelle comme un accomplissement, autant comme bâtisseur du CHUS et de la Faculté de médecine, qu’à titre de formateur pour de nombreux médecins.

Une seconde vie consacrée à l’histoire et à la généalogie

Depuis environ 25 ans, Maurice Langlois se passionne pour la préservation du patrimoine local, la rédaction historique et la généalogie. Il s’inspire des Jacques Boisvert, Onil Dionne, Rock et Jean-Maurice Lapalme et Leonard Auger pour garder en vie la mémoire de nos ancêtres.

Il fait aujourd’hui équipe avec l’historien Serge Gaudreau pour préserver et mettre en valeur le patrimoine magogois. Leur plus récent livre intitulé «Magog en mots et en images» s’est écoulé comme des petits pains chauds. Ensemble, ils consacrent de nombreuses heures à faire en sorte que «les paroles s’envolent, tandis que les écrits restent». M. Langlois fait également sienne la maxime disant qu’il faut connaître son passé pour mieux planifier l’avenir.

Cette passion a probablement pris forme en 2000 lors d’une série de cours de l’Université du 3e âge (UTA) offerte par Serge Gaudreau. «Je pense que Serge, que je considère comme mon mentor, a joué un rôle non négligeable dans ma passion pour l’histoire. Ses cours traitant de l’histoire de Magog étaient fascinants. Son talent de communicateur est impressionnant. Je lui suis reconnaissant», témoigne-t-il.

M. Langlois est l’auteur de nombreuses chroniques historiques publiées dans Le Reflet du Lac et sur le site web de la Société d’histoire de Magog. Il signe aussi des livres consacrés aux médecins de Magog, au premier maire de Magog, Alvin Moore, et sur la famille Merry.

Bien humblement, il estime que ses recherches et ses écrits ont contribué à mettre en valeur l’actuelle Maison Merry. «Je suis très fier de mes recherches à Magog, mais j’ai aussi collaboré avec des collègues pour protéger le patrimoine d’Austin et de Bolton-Est», spécifie-t-il.

Ses secrets pour se garder en santé?

Pratiquer le tennis deux fois par semaine et faire ce qu’il a envie de faire expliquent sa longévité et sa bonne santé. «L’important, c’est de se tenir occupé. C’est ce que j’ai fait toute ma vie et que je continuerai à faire», confie M. Langlois.

Des projets nourrissent toujours son esprit. Il table actuellement sur un livre portant sur l’histoire de la famille Langlois. Le récit ne débutera pas avec l’arrivée du pionnier en Nouvelle-France, en l’occurrence Noël Langlois en 1634. Il commencera plutôt avec l’arrivée de son arrière-grand-père Louis-Joseph en 1845 à Sainte-Catherine-de-Hatley. Une plaque a été érigée en son nom sur cette propriété du chemin de la Montagne. Une cinquième génération de Langlois y habite toujours aujourd’hui.