Les véhicules électriques…pas si propres!

Vous venez de prendre livraison de votre nouveau véhicule électrique et vous pensez : «C’est cher, ça ne va pas loin et on recharge souvent et longtemps, mais heureusement c’est propre et je sauve la planète».  Pas si vite.  Un véhicule qui coûte cher utilise souvent plus d’énergie pour sa fabrication, et c’est particulièrement le cas pour la batterie du véhicule électrique.

Si on veut fabriquer une batterie par exemple, on doit brûler un fossile quelconque pour produire la force motrice ou la chimie nécessaire pour qu’elle voie le jour, si bien qu’une voiture électrique standard arrive sur le marché avec un bilan énergétique équivalent à une voiture à essence qui aurait déjà parcouru près de 25 000 km. (empreinte écologique).

En plus, il n’y a qu’environ 3 pays sur le globe qui extraient le lithium nécessaire pour ces batteries et ces mines produisent leurs propres déchets et pollution non comptabilisée. Et ensuite on devra recycler ces batteries et il y en aura des montagnes. Et d’ici 10 ans les batteries seront probablement remplacées par une autre technologie et que ferons-nous de tout ce lithium?

Ensuite il faut alimenter ces véhicules en électricité. Celle-ci est produite majoritairement sur la planète avec du charbon (40%), du gaz naturel et de l’huile (30%), le nucléaire (10%), l’hydroélectricité  (15%) et les autres « contraptions » telles que les éoliennes qui sont responsables pour la destruction en masse des chauves-souris, des aigles et autres oiseaux et qui doivent être nettoyées aux 2 semaines  pour enlever les moustiques écrasés, en plus de sensibiliser négativement les gens qui habitent tout près (le bruit incessant les rend fous), tout ça pour quelques maigres kilowatts et seulement lorsqu’il y a du vent, (et on doit bâtir des stations de batteries au lithium pour pouvoir les inclure dans le réseau et ça, ça ne figure pas dans le prix de revient).

Mais heureusement nous, on a de l’électricité propre. Pas si vite. L’hydroélectricité produit aussi sa proportion de CO2 par la décomposition des végétaux qui ont été inondés pour créer le bassin de rétention (environ 70% du CO2 d’une centrale au gaz naturel pour les premiers 10 ans) et ensuite, les sédiments qui s’amassent constamment au fond du bassin, eux, se décomposent anaérobiquement et produisent du méthane en quantités appréciables. Comme le méthane est entre 22 et 30 fois plus néfaste que le CO2, ça n’en prend pas beaucoup pour que notre électricité « propre » soit plus polluante que celle fabriquée avec du gaz naturel (qui s’adonne à être le même méthane qui s’échappe du bassin, mais beaucoup plus facile à récupérer!).

En résumé, si l’électricité est fabriquée avec du charbon (ex : Chine, Alberta et/ou 40% de la planète) la voiture électrique est largement PLUS polluante que celle à essence. Ici au Québec, c’est tel que tel.

Et finalement, si on remplace le parc de véhicule actuel par seulement des véhicules électriques, nous aurons besoin de 50% de plus d’électricité!  On la prendra où?  Je ne sais pas, mais je sais que le 21 décembre l’hydro me dit chaque année de baisser mon chauffage, car on va en manquer.

Marc Delisle

Magog