Dépôt à neige près de la rivière Magog: plus de peur que de mal, selon la Ville

HIVER. En raison de son ampleur et de sa proximité avec un cours d’eau, le dépôt à neige de la Ville de Magog a de quoi soulever des inquiétudes. Mais les autorités assurent que toutes les précautions sont mises en œuvre pour minimiser les impacts sur l’environnement.

En remarquant la montagne brunâtre atteindre une hauteur vertigineuse dans le parc industriel, plusieurs citoyens ont demandé des comptes à la Municipalité au cours des dernières semaines. Comme le rapporte la coordonnatrice de la Division environnement, Josiane K. Pouliot, plusieurs s’inquiétaient de voir toute cette neige, contaminée d’abrasifs, d’huile et de matières résiduelles, se déverser dans la rivière Magog et ultimement, dans le lac du même nom.

«Un commentaire qui est revenu souvent est que la Ville priorise les quartiers blancs, sans déglaçage, dans les milieux sensibles, mais qu’à l’inverse, elle dépose sa neige sale à côté d’une rivière. Je peux comprendre les gens de raisonner ainsi, mais il y a une nuance importante à faire. Dans les quartiers blancs, la neige fondue et les rejets vont directement dans l’environnement, tandis qu’au dépôt municipal, tout est contrôlé», explique Josiane K. Pouliot.

Cette dernière rappelle, d’une part, que le site respecte tous les critères fixés par le ministère de l’Environnement. Ce dernier a d’ailleurs émis un certificat d’autorisation à la Municipalité, en 2002, pour l’aménagement et l’exploitation de son site.

D’autre part, elle assure que son équipe effectue une supervision proactive des lieux. «Des visites hebdomadaires sont effectuées et des échantillonnages sont faits régulièrement, ajoute-t-elle. De plus, le site est équipé de plusieurs dispositifs pour que les rejets soient conformes, comme un bassin de rétention, un capteur d’huile, des boudins absorbants, un système de traitement des eaux et des mesures d’imperméabilisation.»

À la lumière des informations disponibles à ce jour, la coordonnatrice doute de la pertinence de déménager le dépôt sur un autre terrain, d’autant plus que ce choix nécessiterait un investissement important. À son avis, le résultat serait le même, que l’emplacement soit près ou non d’un cours d’eau.

Par ailleurs, Josiane K. Pouliot précise que les quantités permises au dépôt à neige ont été respectées cet hiver, malgré les fortes accumulations.

 

Aucune problématique selon le Ministère

Au ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MELCC), on confirme que des analyses sont effectuées régulièrement depuis 2003, au dépôt à neige de Magog, en collaboration avec la Municipalité. Et à ce jour, «aucune problématique en lien avec ces résultats n’a été détectée», selon le porte-parole régional du MELCC, Daniel Messier. «Le Ministère a réalisé une inspection du site le 27 mars dernier. Nous analysons présentement les constats faits lors de l’inspection pour s’assurer que le site est conforme à son autorisation et à la législation environnementale. À la lumière des conclusions, nous donnerons les suites appropriées», soutient M. Messier.