Prise en charge à l’urgence: une attente moyenne de 3h07 à Magog

SANTÉ. Combien de temps faut-il patienter avant d’être pris en charge par un médecin à l’urgence de l’hôpital de Magog? Plus longtemps que les moyennes régionale et provinciale, car l’urgence de Magog vient au 7e rang sur 8 en Estrie avec une attente moyenne de 3h07.

«Le délai de prise en charge médicale, c’est le moment entre l’enregistrement, tout juste après le triage, et celui où l’on rencontre un médecin», explique Claudie Gagnon, coordonnatrice des services des urgences du Centre intégré universitaire de Santé et de Services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie-CHUS.

Selon un document du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) consulté par le Reflet du Lac, cette transition magogoise entre l’infirmière et le contact avec le médecin occupe l’avant-dernier rang des huit urgences du réseau régional de la santé. «C’est une moyenne. De tous les patients comptabilisés, il y en a qui ont peut-être attendu six heures, et d’autres, zéro minute», résume Mme Gagnon.

Cette dernière accepte les classements pour comparer les établissements. Elle précise cependant qu’il faut demeurer prudent dans le jeu des comparaisons, car les urgences sont très différentes l’une de l’autre. «Les vocations diffèrent parfois, un peu comme à Magog et l’urgence de Fleurimont, cette dernière étant située dans un hôpital régional et universitaire», avise-t-elle.

Le positionnement de l’urgence de Magog n’inquiète pas la coordonnatrice des services des urgences. Selon elle, l’écart n’est pas assez significatif avec les moyennes et les autres établissements pour pousser l’analyse.

Les délais de prise en charge demeurent fixes à l’urgence de Magog, ne passant que de 2h54 à 3h07 en cinq ans.

La moyenne québécoise est fixée, toujours selon le MSSS, à 2h20. La moyenne régionale est de 2h39.

 

Pas un indicateur d’efficacité

Si beaucoup de facteurs peuvent entrer en ligne de compte, cette donnée ne constitue pas un indicateur d’efficacité des équipes en place ni de la qualité des services dispensés, précise  Claudie Gagnon.
La gravité des cas expliquerait plutôt ces résultats; plus nombreux sont les patients se présentant avec un mal jugé mineur, plus le délai moyen de la prise en charge tend à augmenter.

Selon les chiffres de décembre et novembre derniers. Les cas non prioritaires s’élevaient à 62,4% à l’urgence de Magog. Comme ceux-ci demeurent très nombreux, la moyenne des délais d’attente s’en retrouve affectée.

La proportion des patients à l’urgence qui avaient des médecins de famille demeure également élevée avec 76,4 %.

Le vieillissement de la population, ainsi que la complexification des cas associés aux personnes plus âgées, pourrait également expliquer les attentes qui s’allongent parfois aux urgences.

Si l’urgence peut s’avérer être la seule option viable lorsque l’inquiétude gagne des malades, par exemple en pleine nuit, la gestionnaire conseille, lorsque possible, de d’abord consulter un pharmacien, son médecin de famille ou de préalablement téléphoner à Info-Santé 811.

 

Classement des délais de prise en charge dans les urgences du CIUSSS de l’Estrie-CHUS (2018-2019)

* Hôpital Fleurimont: 1h45
* Hôtel-Dieu: 2h29
* CSSS de la MRC de Coaticook: 2h35
* Hôpital, CLSC et Centre d’hébergement d’Asbestos: 2h38
* CSSS du Granit: 3h01
* Centre hospitalier de Granby: 3h04
* CSSS de Memphrémagog: 3h07
* Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins: 3h22

(Source: Portrait quinquennal de la situation dans les unités d’urgence, Ministère de la Santé et des Services sociaux)