Pas besoin d’être pauvre pour magasiner au Comptoir familial

VENTE. Quand des objets prennent la poussière, plusieurs Magogois ont développé le réflexe d’aller les porter au Comptoir familial de la rue Lasalle. Toutefois, il semble moins clair à qui s’adressent ces biens de seconde main, vendus à rabais. Pourtant, la mission de l’organisme est bien simple, comme l’explique son président Pierre Côté. Tous les revenus générés au magasin sont versés aux organismes de la région. En 2018, ce sont  81 000 $ qui ont été distribués dans la communauté. «Plus on vend de choses, plus on en redonne. Ce n’est pas plus compliqué. Que nos clients soient riches ou pauvres, ça ne change rien. Notre but est de sortir le plus de stock possible», explique Pierre Côté. Évidemment, il ne s’agit pas d’un buffet gratuit, assure le président, précisant qu’il y un certain contrôle pour éviter les abus. Par exemple, on ne laissera pas une personne acheter douze paires de bottes si elle compte, à son tour, en tirer profit en les revendant plus cher. «Après 56 ans, on commence à bien connaître notre monde et ceux qui ont des mauvaises intentions, soutient-il. Malgré tout, ça nous arrive d’en échapper. On le sait que des friperies viennent acheter des trucs ou que des personnes font des réserves avant leur vente de garage. Mais on ne commencera pas à jouer à la police. Il faut aussi faire confiance aux gens.» D’autant plus que les bénévoles ont déjà beaucoup de pain sur la planche pour gérer le magasin, dont la popularité est telle que les ouvertures se font régulièrement devant une file de clients. «Des fois, il y a une trentaine de personnes qui attendent dehors pour ne pas rater les nouveautés. C’est complètement fou! Les gens nous apportent aussi énormément de matériel. Le point de dépôt, on le vide parfois jusqu’à trois fois par jour», ajoute Pierre Côté. En plus de permettre à une clientèle vulnérable de se procurer des biens à prix modiques et de supporter les organismes locaux, le Comptoir familial a une mission environnementale. Tous les items inutilisables ou invendus sont récupérés ou valorisés, notamment par l’entreprise d’insertion sociale, Récupex.