Des arômes conçus à Magog retiennent l’attention au Canada et en France

MÉMOIRE. Une exposition internationale intitulée «Fleurs d’armes», qui a déjà été vue par un million de personnes au Canada et en France, est l’œuvre d’une Magogoise et a été conçue dans sa petite parfumerie du chemin des Pères. Alexandra Bachand (La Grange du Parfumeur) et Mark Raynes Roberts (historien de l’art) sont les artistes derrière cette exposition itinérante ayant débuté au Jardin de Métis (Bas-Saint-Laurent) il y a 18 mois. Ces stations olfactives commémorant le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale se sont par la suite déplacées à Ottawa, Toronto et Vimy avant de s’installer au Château Ramezay de Montréal, d’octobre 2018 à mars 2019. Mme Bachand a créé des parfums sous les thèmes de la solitude, de l’amour familial et du repos éternel, par exemple. L’inspiration est venue de visite de cimetières et de champs de bataille en Europe, mais surtout d’une série de fleurs pressées, séchées et cueillies dans les champs d’une Europe ravagée par la guerre. Elles sont l’œuvre du colonel George Stephen Cantlie, qui les a envoyées à sa jeune fillette à Montréal durant le conflit faisant rage entre 1914 et 1918. Outre l’odorat, chaque fleur peut être explorée par l’ouïe et la vue (sculptures de cristal). L’artiste est très fière de son travail, qui rayonne maintenant en France et au Canada anglais grâce à des entrevues au Globe and Mail et pour une émission française vue par un million de téléspectateurs. Révéler la profondeur des émotions «À travers la composition de dix parfums uniques et de dix poèmes, j’espère répandre un parfum d’espoir et de paix, souhaite Mme Bachand. Ces récits olfactifs sont à l’image de grands thèmes de la nature humaine comme l’innocence, la mémoire et la guérison. En ce sens, j’espère avoir su révéler toute la profondeur des dimensions émotives impliquées, celles-là mêmes qui sont en fait le corps et l’âme de cette exposition.» Pour faire comprendre sa démarche, elle précise qu’elle a notamment utilisé des odeurs terreuses et humides pour illustrer la solitude, la moiteur et la détresse dans les tranchées», dit-elle pour expliquer sa démarche. Son conjoint Éric Delbaere apprécie cette exposition pour son volet évoquant la mémoire de la guerre, et ce, «grâce à un original véhicule, le parfum, qui déclenche des émotions très fortes». Selon lui, c’est aussi une excellente occasion de faire connaître un métier «artistique» pratiqué par une Estrienne d’origine, Alexandra Bachand. Ce couple dans la vie de tous les jours et partenaire d’affaires à la Grange du Parfumeur, sont les piliers derrière cette unique maison de parfum de ce genre au Canada. Info :www.fleursdarmes.ca