Camp des Perséides: une maison pour des enfants en fin de vie

SANTÉ. Un centre de soins palliatifs dédié uniquement aux enfants de moins de 18 ans pourrait bientôt voir le jour au Canton de Hatley. Ce modèle calqué sur celui de la Maison Aube-Lumière à Sherbrooke (destinée aux adultes) serait le premier établissement estrien à héberger des enfants en fin de vie. Travaillant sur ce projet depuis cinq ans, la fondatrice, présidente et directrice générale du Camp des Perséides, Alexandra Abraham, n’attend que l’autorisation des autorités pour amorcer la construction estimée à huit millions de dollars. «La machine est en marche. Je suis très optimiste, car j’évalue les chances de réalisation à 90%», dit-elle avec confiance. Le but premier du centre consiste à fournir aux enfants ainsi qu’à leur famille des soins palliatifs gratuits, tout en respectant leur dignité et leurs dernières volontés. «Il offrira la chaleur d’un foyer tout en garantissant les meilleurs soins ainsi qu’un personnel qualifié dans un environnement exceptionnel et entièrement adapté, assure Mme Abraham. Par ses nombreux services et activités, dont l’accessibilité à une piscine intérieure, la maison vise à rendre les derniers moments empreints de bonheur et à créer des souvenirs inoubliables.» Faciliter le difficile deuil de perdre son enfant Les artisans de ce centre souhaitent accompagner les familles dans cette dure épreuve que représente la perte d’un enfant. «Le deuil d’un enfant est très difficile, mais c’est plus facile quand la famille reçoit de l’aide», ajoute la fondatrice. Mme Abraham parle en connaissance de cause, car elle a perdu deux enfants par le passé. Elle se considère chanceuse, dans les circonstances, d’avoir bénéficié d’un bon entourage pour l’accompagner à travers cette épreuve. «Je comprends cette douleur. J’aimerais donc reproduire l’accompagnement dont j’ai bénéficié pour atténuer ces souffrances», propose-t-elle. Les dirigeants de cet organisme sans but lucratif sont convaincus que les 13 lits combleront un grand besoin dans la région. De plus, cet hébergement aura un impact positif sur les unités de pédiatrie de la région, souvent surchargées et qui sont plutôt conçues pour les soins aigus. Mme Abraham rappelle que sur les 50 à 60 décès d’enfants chaque année en Estrie, entre 20 et 30 sont attribuables à une maladie incurable. Le Camp des Perséides deviendrait le pionnier dans les soins palliatifs pédiatriques en région, un domaine peu développé à ce jour. Des maisons similaires existent à Montréal et Québec. Une équipe de professionnels est déjà réunie pour planifier le départ de cette maison, mais pour aussi y offrir des soins une fois le bâtiment érigé. Pour la construction de ce bâtiment écoénergétique, on a ciblé un terrain sur le chemin Capelton, au Canton de Hatley. Une soixantaine d’emplois à temps partiel et complet sont prévus. Tous les frais de construction et de fonctionnement seraient assumés par le ministère de la Santé. «Ce n’est plus mon projet, c’est devenu celui d’une région», se réjouit Mme Abraham. France D’Amour à la rescousse France D’Amour s’associe à la cause des enfants malades. La chanteuse accepte de présenter un spectacle-bénéfice dont les profits serviront à la construction d’une maison offrant des soins palliatifs pédiatriques au Canton de Hatley. L’objectif est de 12 000 $ au terme de cette soirée se déroulant à Orford Musique, ce vendredi 19 octobre, dès 17 h. Le duo acoustique de France D’Amour (20 h) sera précédé d’une rencontre avec vins, alcools forts, fromages du Québec et tapas des producteurs d’ici. La Magogoise Marie-Pier Bélisle, une ancienne de La Voix, assurera la première partie du volet musical. Les billets de 55 $ sont en vente au www.weezevent.com, au Marché Tradition d’Ayer’s Cliff, au Fumoir Smokehouse Urbain de North Hatley et à la Boutique Oz de Sherbrooke. Information supplémentaire sur Facebook en tapant au Camp des Perséides.