La santé préoccupe les candidats d’Orford à différents degrés

DÉBAT. Tandis que le candidat libéral faisait appel à la modération en matière de santé, trois autres candidats ont réclamé un radical changement pour améliorer les soins, lors du débat électoral du comté d’Orford, la semaine dernière (17 septembre). Le candidat de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Gilles Bélanger, a été le plus direct: «Allons-y avec une complète réingénierie de la santé», a-t-il lancé sous les applaudissements de la foule présente à l’Auditorium des Tisserands. S’il est élu à Québec, M. Bélanger entend prioriser les revendications du Comité de vigie de l’hôpital de Magog, qui réclame une gouvernance locale et la préservation des services de santé dans la MRC de Memphrémagog. Il applaudit néanmoins les supercliniques des libéraux, mais n’apprécie pas leur lourdeur administrative. Guy Madore, du Parti libéral du Québec (PLQ), rappelle que tous les acteurs et décideurs du milieu de santé souhaitent toujours améliorer le réseau. Au sujet de la gouvernance locale, il prévient que les changements dans la loi sont parfois ardus. Il a néanmoins informé qu’une dame de Sainte-Catherine-de-Hatley siégeait sur le conseil d’administration du CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Au sujet de la perte du service en gériatrie, une des doléances du Comité de vigie, M. Madore informe les électeurs que des rencontres ont actuellement lieu pour remettre ce service en marche. Il prévient qu’il n’existe pas de solution miracle, mais que l’ensemble de la situation progresse. Il cite l’exemple des cas moins urgents qui ont baissé de 70% à 63% à l’urgence, tandis que la proportion des gens ayant un médecin de famille a augmenté de 74% à 83% en quatre ans. Il a rappelé que les délais d’attente à l’urgence de Magog ont passé de 13 à 10 heures, mais cette réduction n’a pas été reçue comme une bonne nouvelle par la foule et les autres candidats. «Je comprends qu’on puisse dénigrer le système, mais ce n’est pas tout à fait la réalité. Oui, il existe quelques problématiques, mais il y a aussi d’excellents services et des employés dévoués», invite-t-il. Maxime Leclerc (Parti québécois) adhère entièrement aux revendications du Comité de vigie, qui sont, selon lui, en droite ligne avec la position du PQ. Il rappelle les engagements de son parti de donner plus de pouvoir à d’autres spécialistes que les médecins. «Des infirmières cliniciennes pourraient par exemple soigner de plus petits bobos pour désengorger les urgences, surtout que la majorité des soins donnés à l’urgence sont jugés mineurs», indique-t-il. La candidate du Parti vert, Stéphanie Desmeules, endosse les revendications du Comité de vigie. Mais pour réduire l’attente à l’urgence, elle propose d’améliorer la prévention des maladies en misant, par exemple, sur la nutrition et la naturopathie, tout en donnant moins de pilules. «Travaillons davantage sur les causes. Prescrire moins, c’est prescrire mieux», résume-t-elle. Tous admettent qu’il faut trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel œuvrant dans le réseau de la santé. NDLR:Ces commentaires ont été recueillis lors du débat du 17 septembre organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford. La représentante de Québec solidaire, Annabelle Lalumière-Ting, était absente.