Hébergement courte durée: les gîtes touristiques s’opposent vivement

HÉBERGEMENT. L’Association des gîtes touristiques de Magog-Orford nage à contre-courant face à la croissance fulgurante de l’hébergement de courte durée. Elle refuse de lui céder du terrain dans la région et espère même sa disparition complète. Fort de ses 24 établissements membres, le président des couettes et cafés, Richard Grenier, rappelle que la tarte des profits diminue annuellement, surtout depuis l’arrivée de ce phénomène. «Ça nous fait mal, car, malgré une belle température cet été, nos taux d’occupation affichent une tendance à la baisse», insiste-t-il. M. Grenier apprécie le ménage amorcé par la Ville en ce qui concerne les locateurs illégaux, par le passé. Il n’a cependant pas remarqué de différence. Il espère que le conseil municipal de Magog adopte plus de muscle dans ce dossier, un peu comme à Sherbrooke où le «ménage», selon ses dires, a été plus efficace. Il suggère aux élus magogois d’exclure la location à court terme sur son territoire pour permettre aux actuels gîtes de mieux respirer financièrement. «Nous sommes une région déjà bien garnie en chambres. Il y a toujours de la place, même pendant des événements comme les Vendanges. Il est inutile d’en ajouter», prévient-il. M. Grenier rappelle que les gîtes touristiques paient une série de taxes et de permis, tout en payant beaucoup d’argent pour entretenir de belles vielles maisons, contrairement aux illégaux et autres locateurs à court terme. «Il nous font réellement du tort. Certains risquent la fermeture. Un ménage s’effectuera sûrement si la plupart doit payer des frais supplémentaires. Le nombre de locations chutera si le ministère du Revenu s’en mêle», juge-t-il. Richard Grenier est convaincu que les membres de son association représentent une petite industrie. Selon lui, des visiteurs viennent en région pour la qualité et la variété de ces établissements. «Nous sommes une région qui se démarque au Québec. Nous générons de bonnes retombées économiques, car nous dirigeons notre clientèle vers des commerces et attractions touristiques de la région, tout en leur offrant des rabais à ces endroits», ajoute-t-il. M. Grenier conclut en disant que les 24 gîtes touristiques de son association représentent 130 chambres, ce qui équivaut à environ 260 personnes par nuit. «Si tout le monde cesse ses activités, c’est comme si un gros hôtel de la région ferme ses portes. Imaginez les retombées perdues», craint-il.