Hébergement courte durée: la moitié des locateurs sont illégaux à Magog

HÉBERGEMENT. La chasse aux illégaux de l’hébergement courte durée n’est pas terminée à Magog, car la moitié des établissements en fonction demeurent non-conformes, selon les autorités municipales. 200 établissements ont été approchés par la Ville de Magog depuis 18 mois. De ce nombre, 121 ont cessé leurs activités après avoir reçu un avis les informant qu’ils contrevenaient aux règlements municipaux. Il n’existe aucune consigne particulière au sujet de l’hébergement de courte durée à Magog. Cependant, les élus acceptent les locations via des sites web comme Airbnb si les chambres se trouvent dans une zone commerciale, mais pas ailleurs. En date du 31 août 2018, 79 établissements offrant une location via une plateforme numérique opèrent toujours à Magog. 37 sont conformes, mais 42 sont jugés illégaux par la Ville. Le directeur de la planification et du développement du territoire à Magog, Réal Girard, prévient les contrevenants qu’ils s’exposeront bientôt à des constats d’infraction et à des amendes (entre 500 $ et 4000 $) s’ils ne corrigent pas la situation. Suivra une refonte générale des règlements d’urbanisme, ce qui inclut l’adoption prochaine d’une réglementation portant spécifiquement sur l’hébergement courte durée (30 jours et moins). Les consultations débuteront d’ici la fin de l’année 2018. On vise l’adoption officielle des règlements pour le printemps 2019, soit à temps pour la période estivale de l’an prochain. M. Girard préfère demeurer discret sur ce dossier potentiellement houleux, mais informe que c’est dans l’intention du conseil de cibler des zones où il sera possible de faire de la location à court terme. «Nous avons des balises en tête, mais nous poursuivons notre réflexion. Je ne souhaite pas dévoiler des zones possibles pour éviter de faire un débat avant le débat. Je préfère la consultation d’abord, puis les élus trancheront», indique-t-il. Luc Paré, conseiller en sécurité civile et inspecteur en bâtiment, a observé lui-même sur le terrain le grand nombre d’adresses offrant leurs chambres en location sur le web. «Ça représente un ou deux grands hôtels au total, car les 200 adresses visitées ont pu ou continueront à louer une, deux ou trois chambres chacune», détaille-t-il. Ces 200 adresses, qui louent un minimum d’une chambre par nuit à des couples, équivalent à 400 personnes par jour si tous les établissements sont occupés à 100 %. M.Paré et Girard admettent que c’est immense, mais, selon eux, les impacts sont à la fois négatifs et positifs. Ils comprennent les doléances des propriétaires de gîtes touristiques, mais ils rappellent que les retombées économiques des plateformes de location comme Airbnb se calculent maintenant en millions de dollars juste à Montréal. Une récente étude de GLS Réseaux pour le compte d’Airbnb démontre que l’économie du partage de résidence à Montréal stimule l’économie québécoise grâce aux séjours des clients d’Airbnb, une entreprise présente dans 34 000 villes et 191 pays. Elle révèle que les dépenses totales pour l’ensemble des activités d’Airbnb se sont élevées à 653 millions de dollars à Montréal l’an dernier. Ces voyageurs auraient dépensé 475 millions de dollars dans la ville, soit davantage qu’à Toronto et Vancouver, selon la même étude. Ces retombées ont été possibles grâce à plus de 283 000 séjours effectués auprès de 13 000 hôtes Airbnb à Montréal.