La crédibilité de la Fondation de La Ruche mise à mal

TRIBUNE LIBRE. Le jour même où l’Institut du Québec publiait un rapport intitulé «Décrochage scolaire au Québec : dix ans de surplace, malgré les efforts de financement», je vais sur le site internet du Reflet du lac et trouve un article intitulé «Il y aura un «biergarten» au centre-ville de Magog… le temps d’un week-end».

En apparence, il n’y a aucun lien entre les deux. Cependant, en accompagnement du texte de cet article, je découvre deux photos qui me laissent une très bizarre d’impression.

Lorsque je reçois le journal, je le feuillette comme j’en ai l’habitude. À l’article en question, je constate qu’une seule photo l’accompagne.

Je retourne alors dans le site internet… pour constater que la deuxième photo n’a pas été retirée et qu’elle accompagne toujours l’article.

De façon générale, je trouve qu’une telle photo n’est déjà pas très appropriée alors que les messages se multiplient partout pour inciter les citoyens, et en particulier les jeunes, à une consommation raisonnable et responsable.

Elle est d’autant moins appropriée que, dans l’article, on écrit qu’avec cette «expérience» (et comme le disaient les promoteurs du Lovering), il y aura des activités «pour toute la famille». Personnellement, si je devais côtoyer dans un «biergarten» des adultes dans l’état où se trouve M. Pouliot sur la photo en question, je ne souhaiterais pas le faire en famille avec de jeunes enfants. C’est un contre-message.

Ce qui m’a toutefois le plus choqué à la lecture de l’article et en voyant la fameuse photo parue dans le site internet du Reflet, c’est d’apprendre que M. Pouliot n’échafaude pas ce projet à titre de simple entrepreneur, mais bien à titre de président de la Fondation de La Ruche.

Cela est bien différent d’une simple initiative privée.

La Fondation de La Ruche, même avec l’intention louable d’amasser des fonds pour des investissements futurs à l’école, n’a rien à faire avec le plan B de son président et n’a pas à venir jeter de l’huile sur le feu d’un dossier qui a été péniblement clos par la Ville il y a quelques semaines, principalement à cause de l’endroit où les promoteurs voulaient l’installer.

La Fondation de La Ruche, par son président Todd Pouliot, n’a pas à se faire le propagandiste du propriétaire de ce terrain qui a échoué dans sa tentative de le louer aux promoteurs du Lovering.

Enfin, la Fondation de La Ruche n’a pas à cautionner une photo d’un homme donnant l’impression d’être dans un état d’ébriété avancée dans un article en appui à une activité visant à amasser des fonds pour sa mission d’aider La Ruche et ses étudiants – même si cette photo n’apparaît que dans le site internet du journal local.

J’ose espérer que la Fondation fera preuve de jugement et qu’elle rectifiera le tir en présentant autrement au public cette activité qui se voudrait familiale et en accord avec les valeurs d’éducation qui sont les siennes. Autrement, je devrai associer son silence au décrochage parental dont parlait le ministre de l’Éducation dans certains de ses commentaires à la suite de la parution du rapport de l’Institut du Québec la semaine dernière.

(Lire le reportage et la réaction de Todd Pouliot)

Daniel Faucher

Eastman