Usine d’épuration d’Omerville: des projets immobiliers majeurs pris en otage

PROJET. L’impasse dans le dossier de l’usine d’épuration d’Omerville n’occasionne pas seulement des désagréments aux résidents du secteur, qui doivent endurer des odeurs nauséabondes. Des promoteurs immobiliers se retrouvent aussi les mains liées pour développer leurs terrains.

C’est le cas notamment du Magogois Raynald Poirier, qui attend depuis plus de 15 ans pour entamer la construction d’un projet domiciliaire majeur. On parle de plus de 250 portes qui seraient construites dans le secteur des rues Lizotte et du Domaine.

Cependant, aussi longtemps que le problème de l’usine actuelle ne soit pas réglé, l’homme d’affaires est contraint de prendre son mal en patience. Une situation qu’il juge incompréhensible. «Je ne mets pas en doute la volonté des élus. Mais j’ai du mal à comprendre qu’on soit encore au point de départ après tout ce temps, avoue M. Poirier. Pourtant, plusieurs projets ont été réalisés depuis comme la bibliothèque et la maison Merry. Je n’ai rien contre la culture, mais il me semble que c’est plus logique pour une Municipalité d’investir là où ça rapporte en premier, surtout que c’est un service essentiel.»

Raynald Poirier rappelle que chaque nouvelle maison représente des revenus de taxes additionnelles dans les coffres de la Ville. De plus, en construisant des propriétés dont le prix de vente se chiffrerait à environ 200 000 $, l’entrepreneur souhaite répondre à une forte demande chez la classe moyenne.

«À un moment donné, quelqu’un à la Ville doit mettre son pied à terre. Ça fait plus de 15 ans que je paie des taxes sur mes terrains. Oui, mes terrains ont pris de la valeur depuis, mais ça reste de l’argent que je jette dans le feu pour rien. C’est fâchant pour moi et pour tous les entrepreneurs qui sont dans la même situation», ajoute-t-il.

L’homme d’affaires a même suggéré à la Municipalité de construire sa propre station d’épuration des eaux usées. Une proposition qui a été refusée.

35 hectares à développer

Un sentiment qui est également partagé au Domaine Parc Estrie, qui compte déjà 89 maisons modulaires et 445 sites de camping. Le propriétaire des lieux, la compagnie Parkbridge, attend depuis des années à développer un terrain de 35 hectares qu’elle possède, de l’autre côté de la piste cyclable.

«Mon employeur a approché la Ville en 2008 pour lui faire part de son intérêt, explique le gestionnaire des lieux, Nelson Poulin. La nature du projet est confidentielle, mais on parle certainement d’un investissement dans les sept chiffres. Je sais qu’une nouvelle étude de marché doit être faite, mais l’employeur n’ira pas de l’avant sans engagement officiel de la Ville.»

Poulin se dit toutefois encouragé par les récents développements dans ce dossier. Le 16 avril dernier, Magog a mandaté deux firmes pour réaliser des études préliminaires. Celles-ci consistent à déterminer les coûts de deux options, soit le détournement des eaux usées d’Omerville jusqu’à son autre usine de la rue Hatley ou la mise aux normes des installations actuelles. L’option de construire une nouvelle usine a été écartée en raison d’une facture qui s’élevait à 20 M$, soit plus du double des prévisions municipales.