Le 27 décembre 1950, 80 Magogois se retrouvaient sur le pavé

Par Maurice Langlois

Le 27 décembre 1950, une conflagration vient troubler le temps des Fêtes de plus de 80 Magogois. 

L’alarme est donnée vers 19 h 30. Les magasins et logements sur une longueur de plus de 200 pieds du côté sud de la rue Principale, en face de la rue Sherbrooke, sont complètement rasés par le feu. À Magog, il s’agit du pire incendie depuis 1904, alors que les flammes détruisaient l’hôtel Park House à l’intersection des rues Merry Sud et de Hatley.

Pendant un certain temps, on craint que les flammes poussées par un vent violent n’aillent embraser les édifices de l’autre côté de la rue. Devant l’ampleur du sinistre, on fait appel aux pompiers de Sherbrooke, Granby, Waterloo et Coaticook. En raison du froid sibérien, les pompiers deviennent rapidement des glaçons ambulants et leur intervention est rendue difficile et dangereuse. Sept d’entre eux doivent être transportés à l’hôpital pour traitement d’engelures et intoxication par la fumée. Ce n’est que vers 3 h 30 du matin que les flammes peuvent être maîtrisées. Les sapeurs-pompiers continuent cependant d’arroser les ruines jusque vers 7 h 30.

Les dégâts matériels sont évalués à plus de 200 000 $, une somme considérable à l’époque. Trois édifices ont été complètement détruits. Ils abritaient les commerces  suivants : le magasin des frères  Batrie, l’épicerie-boucherie d’Alcide Gaudreau, le studio du photographe Omer Lussier, ABC Radio service, le Magog Shoe Store propriété de Fernand Côté, le salon l’Élégance d’Yvonne Laurendeau- Thisdale, les bureaux du Service sélectif (assurance-chômage), l’Unité sanitaire ainsi que de nombreux logements à l’arrière et aux étages supérieurs. En plus de la perte de leur commerce, plusieurs familles se retrouvent sans domicile. Parmi elles, les familles Batrie, Gaudreau et Lussier.

La Croix Rouge intervient rapidement et, de concert avec l’association locale des Filles d’Isabelle (le pendant féminin des Chevaliers de Colomb, fondé aux États-Unis en 1897), vient au secours des quelque 80 sinistrés. Dix d’entre eux sont des enfants d’âge scolaire. La population se mobilise et un comité d’urgence, présidé par le maire Ernest Simard, est mis sur pied pour pourvoir aux besoins urgents des sans-abris, tels que logements, ameublements, vêtements, nourriture, etc. Une belle démonstration de solidarité d’une population qui se porte au secours de ses concitoyens éprouvés en ce temps de célébration des Fêtes de Noël et du Nouvel An.