Charles Poulin ne croit pas à une peine dans la collectivité

PROCÈS. Agressé sexuellement à de multiples reprises durant sa jeunesse, l’ex-hockeyeur Charles Poulin est convaincu que la place de son agresseur est dans une prison, même si celui-ci est en perte d’autonomie et doit se déplacer en fauteuil roulant.

Reconnu coupable de grossière indécence et d’agression sexuelle, Rosaire Poulin était de retour au Palais de Justice de Granby le 1er mars, pour les représentations sur sentence.

L’homme de 79 ans est l’oncle et le parrain de la victime.

Alors qu’il croyait assister au prononcé de la sentence, Charles Poulin a plutôt appris qu’il devra patienter jusqu’au 24 mars avant de connaître la décision finale du juge.

Qui plus est, la défense a suggéré une peine à purger dans la collectivité, alors que la Couronne demande une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans. «Je ne suis pas expert en droit, mais je serais très surpris qu’on accepte une peine dans la collectivité. Dans son cas, cette sentence ne ferait aucune différence puisqu’il ne sort déjà plus de sa résidence depuis quatre ans», indique le Magogois de 44 ans.

Reconnaissant que la nature de la sentence était secondaire à ses yeux, Charles Poulin se réjouit surtout du verdict de culpabilité prononcé le 30 novembre dernier, et de l’effet d’entraînement qu’a suscité son histoire. «Lorsque j’ai accepté d’en parler publiquement (en septembre 2014), ça faisait partie d’un processus thérapeutique, mais je souhaitais également aider d’autres personnes dans la même situation. Et je sais que plusieurs ont porté plainte pour des agressions semblables à la suite de mon témoignage», se réjouit-il.

D’autres victimes?

Même si son agresseur est apparu en piètre état lors des représentations sur sentence, Charles Poulin est loin d’avoir été attendri. «Il joue le jeu de la victime qui est trop malade pour aller en prison. Selon ce qu’on m’a expliqué, les peines dans la collectivité sont accordées dans des cas extrêmes, comme un cancer en phase terminale par exemple. Dans ce cas-ci, on parle d’une maladie dégénérative, mais il n’est pas en danger de mort; il pourrait même vivre plusieurs années encore», explique l’ancien choix au repêchage du Canadien de Montréal.

Charles Poulin en a également gros sur le cœur contre son oncle, qui n’a jamais reconnu ses torts, malgré les preuves accablantes et le verdict sans équivoque prononcé par le juge. «On a affaire à un véritable pédophile et je suis convaincu qu’il a fait d’autres victimes. Par contre, si les autres n’ont pas voulu le dénoncer, ça ne me regarde pas. Moi, j’ai fait ce que je devais faire et j’ai atteint mon but en prouvant sa culpabilité. Peu importe la sentence qu’on lui imposera, il devra vivre avec ses gestes sur la conscience jusqu’à la fin de ses jours», a-t-il conclu.