Stéphanie Pothier, de Mozart à Pink Floyd

VOIX. Originaire de Magog, la mezzo-soprano Stéphanie Pothier est actuellement au sommet de son art. Elle fait d’ailleurs partie de la distribution de l’opéra Another Brick In The Wall (Pink Floyd) qui sera présenté au cours des prochaines semaines dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de la Ville de Montréal.

N’étant pas issue d’une famille de musiciens, c’est au début de l’adolescence que Mme Pothier a commencé à s’intéresser plus sérieusement à la musique. Elle jouait alors du piano et s’adonnait par plaisir à la composition. C’est lors de son arrivée au Conservatoire de musique de Montréal que la jeune femme a fait connaissance avec l’instrument qui s’avérerait être celui qui l’accompagnerait pour le reste de sa carrière: sa voix. «Je voulais étudier en composition, mais j’ai d’abord dû étudier en clavecin pour compléter mon cégep. J’ai vraiment pris goût à l’interprétation et j’ai ensuite commencé l’étude du chant, qui a pris de plus en plus de place ensuite», se souvient-elle.

C’est d’ailleurs au Conservatoire qu’elle fonda, en compagnie du chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin et du violoniste Pierre Tourville, un ensemble de musique baroque. «J’ai été amenée à me produire comme soliste, et le jour où j’ai mis les pieds devant l’orchestre pour chanter mon solo devant le public, ça a été un coup de foudre avec ce médium d’expression. Pour moi, ça a été un moment clé», de poursuivre Stéphanie Pothier.

Cette dernière est ensuite partie étudier l’opéra pendant deux ans en Allemagne, avant de revenir au Québec et de commencer sa carrière en tant que chanteuse pigiste. «Au départ, c’est difficile de faire notre place, car ici, on a un nombre limité d’opéras produits. Il faut donc être très polyvalent», explique-t-elle.

Du Pink Floyd à l’opéra

La Magogoise d’origine est sur le point de participer à l’une des plus grandes productions de sa carrière, soit celle de l’opéra Another Brick In The Wall, qui sera présenté une dizaine de fois à la Place des Arts, au cours du mois de mars. Elle y tient le rôle de la chanteuse britannique Vera Lynn, un emblème de l’espoir pendant la Seconde Guerre mondiale pour les Anglais. «Elle avait une émission de radio qu’elle terminait toujours avec une chanson intitulée  »We’ll Meet again » (Nous nous reverrons). Ça a marqué tous les Anglais dont Roger Waters, l’auteur des paroles et de la musique de The Wall, qui est un orphelin de la guerre. Il a même écrit une chanson qui s’appelle Vera. C’est pourquoi ce personnage est intégré à l’opéra, et ce sera un beau moment», laisse entendre Mme Pothier.

La chanteuse lyrique fait valoir qu’il s’agit d’une œuvre complètement nouvelle qui a été créée à partir de l’une des œuvres phares de la culture populaire du dernier siècle. La musique est composée par Julien Bilodeau et la mise en scène est de Dominic Champagne.  «Cet album a marqué beaucoup de personnes. Il est déjà écrit avec une trame dramatique, alors c’est intéressant de l’adapter pour l’opéra», dit-elle.

Un travail personnel constant

Pour en arriver au niveau où elle est présentement, Stéphanie Pothier a dû persévérer et s’imposer une discipline. «On doit travailler notre voix constamment. La curiosité est aussi importante, car il faut s’intéresser aux langues dans lesquelles on chante et avoir une bonne culture générale pour avoir quelque chose à exprimer dans les œuvres qu’on présente», témoigne-t-elle.

La passionnée, qui mentionne avoir encore plusieurs rêves à réaliser, travaille également sur un récital de mélodies écrites par des compositeurs québécois. «On a un répertoire qu’on ne connaît pas et j’ai décidé d’essayer de mettre ça de l’avant. En tant qu’artiste, je trouve que ça fait partie de ma mission. J’ai présenté mon premier récital à l’automne sur des poèmes d’Anne Hébert et De Saint-Denys Garneau et c’est pour moi un bel accomplissement», de conclure Mme Pothier.

Pour plus de renseignements: www.stephaniepothier.com.