Le projet chenille de l’auteure Annie Lagrandeur est devenu papillon

Une jeune étudiante au doctorat en études françaises de l’Université de Sherbrooke a lancé à la fin du mois de novembre son tout premier roman intitulé La charmeuse de vent.

Par François Bouchard

Destiné aux adolescents ainsi qu’aux jeunes adultes, ce roman est le fruit de la maîtrise en création de son auteure, Annie Lagrandeur. Elle a de quoi être fière de son ouvrage, surtout lorsque l’on connaît le parcours qu’il a connu pour se retrouver sur les tablettes des librairies québécoises.

«Avant d’écrire ce livre, j’ai fait un stage en enseignement de l’anglais en Chine et j’ai adoré ce pays; je ne voulais pas revenir, au point d’en être émotive à mon retour dans l’avion», se souvient-elle. «À mon retour, j’ai commencé un certificat en création littéraire à l’Université de Sherbrooke. Cette période a été la chance pour moi de renouer avec mon rêve de jeunesse de devenir écrivaine», poursuit la libraire de chez GGC de Sherbrooke. Puis une amie lui a offert le livre HKPQ de Michèle Plomer, qu’elle dit avoir adoré. Voyant bien que sa fille affectionnait particulièrement ce livre, quelques mois plus tard, le père d’Annie parvient à le remettre à Mme Plomer pour qu’elle le dédicace. Non seulement le livre lui est-il remis dédicacé, mais l’adresse courriel de Mme Plomer se trouve également à l’intérieur.

Lors d’une séance de signature du roman Sueur froide à la librairie GGC de Sherbrooke il y a à peine un an, elle discute avec ses auteures Michèle Plomer et Anne Brigitte Renaud à propos de sa maîtrise qui n’a pas été publiée. «Pour moi, ce roman était mort. Michèle et Anne Brigitte ont pourtant insisté pour lire mon manuscrit. Ma tête disait  »oui, oui, je vais vous l’envoyer. » Mais dans mon cœur, il n’en était pas question. La séance terminée, je n’avais pas tellement l’intention de leur envoyer. Toutefois, Anne Brigitte est revenue à la charge quelques semaines plus tard et m’a laissé savoir que je ne leur avais toujours pas envoyé. C’est grâce à ce nouvel appel que j’ai fini par leur remettre en lui offrant une seconde chance», explique l’écrivaine plus que ravie de voir son œuvre éditée.

Le mot des éditrices

Mme Renaud et Mme Plomer disent avoir été renversées dès leur première lecture du manuscrit. «Ce roman, reçu il y a un an, nous a plu dès le départ. Il était très bien écrit avec une histoire aboutie; nous avons été envoutées par sa plume magnifique», indique Mme Renaud.

«J’ai eu de l’aide et des coups de chance dans ma vie d’auteure et je suis heureuse de pouvoir à mon tour redonner la pareille. C’est en grande partie pour cela qu’Anne Brigitte et moi avons fondé notre maison d’édition; pour donner la main à de jeunes auteurs, à de nouvelles voix comme celle d’Annie.»

Le récit

Ce roman d’aventures campé entre le Québec et la Chine est d’un réalisme renversant quant à la psychologie des personnages. L’histoire d’amour, parfois euphorique, parfois platonique, que l’on suit page après page est d’une grande vraisemblance, loin des clichés habituels. Au fil de notre lecture, nous sommes témoins de la routine quotidienne qui prend peu à peu forme et qui représente un défi pour le couple. C’est d’ailleurs en raison de cette routine que l’impensable se produit, nous projetant dans un suspense outre-mer singulier jusqu’à la toute fin. Nul doute que nous reverrons le nom de Mme Lagrandeur sur la couverture d’autres livres dans les années à venir.