Ensemble, soyons plus accueillants pour nos investisseurs!

De retour de quelques jours d’absence, de déconnexion totale, afin de vivre l’expérience la plus extraordinaire de ma vie, soit de voir la naissance de mon petit-fils. Je plonge dans mes dossiers, je lis ma revue de presse, je fais le tour des médias sociaux, je me reconnecte. Quel ne fut pas mon étonnement d’apprendre qu’un citoyen, d’Eastman, a fait du porte-à-porte pour bloquer le projet de l’Îlot Tourigny et de lire certains commentaires et arguments. Spontanément, je me suis demandée où étaient ces gens lors de la soirée d’information et de la soirée de consultation publique. Et, comment se fait-il que l’information, la vraie et la bonne information ne circule pas? Je vais donc clarifier certains éléments.

Avant toutefois, j’aimerais vous partager ma réflexion des derniers jours. J’ai souvent entendu que la Ville doit faire des efforts pour être plus accueillante pour les investisseurs, qu’elle doit être plus souple, plus efficace et moins bureaucratique. Qu’elle doit avoir une vision, être transparente, être plus attractive et travailler en amont avec les promoteurs! Le conseil et l’ensemble de l’administration travaillent très fort pour que ça change. On commence à voir de bons résultats. Mais, comme communauté, sommes-nous accueillants? Les investisseurs audacieux, créateurs de richesse et d’emplois se sentent-ils bienvenus? Ce qu’on lit de nous dans les médias, est-ce une belle image dynamique et accueillante? En répondant honnêtement à ces questions, vous allez constater tout comme moi que nous avons du travail à faire collectivement!

Cela dit, parlons du projet de l’Îlot Tourigny! Rappelons-nous tout d’abord ceci : la maison Tourigny et l’édifice qu’on appelle Sutton ont été achetés pour être démolis. Une étude de 2007 d’un consultant externe, M. Fernand Caron, arrive à la conclusion que la Ville peut envisager la démolition de la maison Tourigny, parce qu’elle ne représente pas une valeur de témoignage exemplaire pour la mémoire collective magogoise. Il n’a jamais été question de restaurer ou de mettre en valeur la maison Tourigny. Toutefois, une étude de caractérisation des bâtiments patrimoniaux est venue lui accorder une certaine valeur et des citoyens nous ont demandé de tenter de la sauver. Depuis 3 ans que nous tentons de trouver une solution et personne ne veut investir dans cette maison ni l’intégrer dans un projet d’ensemble.

Nous travaillons sur la vision de ce site depuis plusieurs années. En 2009, le CLD Memphrémagog avait même proposé la construction d’un bâtiment neuf pour Magog Technopole et les entreprises en TIC, aux frais des contribuables toutefois. C’est une zone de transition entre le centre-ville (incluant un cadre bâti particulier et patrimonial) et un secteur commercial très différent (entrée de ville, bâtiments plus grands et non patrimoniaux). C’est le genre de secteur prisé pour les entreprises de TIC, qui en même temps sont d’excellents clients pour les commerces du centre-ville. Naturellement, depuis 2ans, un pôle d’entreprises en TIC s’est installé dans le secteur. Les villes voisines sont jalouses de notre capacité d’attraction de ces entreprises.

Éclaircissons quelques points :

• Pourquoi ce projet ne peut-il pas se faire dans le bâtiment où était logé l’ancien Boréalis? Le bâtiment ne nous appartient pas, il n’est pas à vendre et il n’a pas assez de pieds carrés. Par contre, le propriétaire va certainement trouver un locataire grâce aux efforts dans ce secteur.

• Pourquoi ne pas utiliser l’ancien IGA? Le bâtiment ne nous appartient pas, mais surtout notre vision de ce secteur est d’offrir des services de proximité pour les citoyens et ce n’est pas le genre d’environnement recherché par les entreprises en TIC.

• Est-ce que la Ville propose ce projet uniquement pour des revenus de taxes ou pour épargner des frais d’entretien? La Ville propose un projet de création d’emplois, environ 150 nouveaux emplois, un incubateur pour les jeunes entreprises en TIC et un plan de revitalisation de ce secteur. Les revenus de taxes sont accessoires.

• Pourquoi avoir vendu la maison moins chère que ce que l’on a payé? Plusieurs raisons l’expliquent, notamment les conditions de vente extrêmement exigeantes : des cases de stationnement pour le centre communautaire et les activités autour ainsi qu’un prix en bas du marché pour l’incubateur (5 000 pieds carrés). Cela a été expliqué largement lors de la soirée d’information publique.

• Est-ce qu’on ignore la valeur patrimoniale? Absolument pas, et c’est pour cela qu’on a exigé du promoteur d’inclure un rappel historique.

• Est-ce que les maquettes qui ont été dévoilées sont finales? Non, nous avons voulu être totalement transparents et informer la population en amont. D’ailleurs, le promoteur a même formé un groupe de discussion pour bonifier le projet.

• Est-ce que le projet dans l’ancien bâtiment de la Dominion Textile est mort? Non, au contraire. Toutefois, c’est un projet beaucoup plus ambitieux, environ 100 millions $ à terme et qui demande des acquisitions, de la démolition et de la décontamination. On ne pouvait pas refuser des entreprises et retarder le projet d’incubateur.

• Est-ce que le promoteur met de la pression sur la Ville? Non, nous travaillons ensemble et je le remercie de ne pas se sauver en courant devant cette controverse. Nous avons cherché un promoteur intéressé pendant des années.

• Alors, pensez-vous sincèrement que nous devrions refuser ce projet créateur d’emplois et de richesse? Ne devrions-nous pas plutôt travailler pour atténuer l’impact des irritants? Ceux qui n’en veulent pas nous proposent quoi? Que la Ville restaure une autre maison aux frais des contribuables?

Le développement économique était au cœur de plusieurs plateformes électorales et est une priorité pour l’ensemble du conseil. Ce projet va exactement dans le sens souhaité. Est-il possible de l’améliorer? Certainement! Toutefois, comme le dit l’expression populaire : « Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ! »

Vicki May Hamm

Mairesse de Magog