Amende aux motocyclistes: une question de bon jugement

J’aimerais profiter du paiement d’une contravention pour m’adresser au conseil du corps policier qui prend les décisions relatives au type de constat d’infraction que j’ai reçu. En effet, le 19 septembre dernier, un samedi, au retour d’une randonnée en moto d’environ 300 km avec un ami, deux policiers nous ont interceptés à l’entrée de la ville de Magog pour nous émettre deux avis de non-conformité accompagnés d’une contravention de 162 $.

J’ai tenté d’expliquer que ma moto, une Harley-Davidson, était munie de tuyaux d’échappement 50/50, que nous respections la limite de vitesse et que nous ne faisions pas révolutionner le moteur. Je comprends très bien que des motos qui ne possèdent aucun système de silencieux peuvent troubler la tranquillité des gens. Le policier m’a répondu que nous étions les 10e et 11e motos à recevoir la même amende depuis le début de son quart de travail; il semblait très fier de lui-même.

Si je m’étais trouvé sur la rue Principale à faire révolutionner mon moteur, j’aurais payé cette contravention sans protester. Je possède un dossier de conduite exemplaire et je respecte le code routier. Mais je crois que dans certains cas où la sécurité publique n’est pas en jeu, un certain degré de bon jugement serait de mise.

Je suis natif de Magog et propriétaire d’un commerce au centre-ville (Studio R.C./Galerie d’art Courtemanche). Je paye des taxes municipales élevées pour tous les services, y compris les services policiers. Pour ma part, j’aimerais voir cet argent utilisé pour le mieux-être et la sécurité de la collectivité. Je crois sincèrement qu’une telle attitude intransigeante de la part de nos policiers nuit grandement à l’industrie touristique à laquelle mon entreprise est directement liée.

Je suis maintenant considéré comme hors-la-loi si je circule à Magog avec ma moto. Par définition, un bruit 50/50 est modéré et devrait, à mon avis, être toléré par les autorités, comme c’est d’ailleurs le cas dans la majorité des villes du Québec. Bien sûr, il convient de donner des contraventions aux motocyclistes qui abusent, qui troublent la paix publique, qui ne respectent pas les autres utilisateurs de la route. Mais il convient également de faire preuve de tolérance envers ceux qui ne cherchent qu’à profiter de leur passion sans déranger qui que ce soit.

Depuis plus de 100 ans, Harley-Davidson est célèbre pour la sonorité de son moteur. Devrais-je donc me départir de cette moto, un rêve d’enfance? Ou simplement, comme de nombreux autres motocyclistes tout aussi respectueux du code routier que moi, devrais-je exclure Magog de mon itinéraire? Quel dommage de laisser l’arrogance de certains policiers miner un si beau loisir et la réputation touristique de notre région!

Je vous remercie d’avance pour votre considération,

 

Marcel Courtemanche

Sainte-Catherine-de-Hatley