Mon vieux chum Bob, il est parti…

Quand j’ai commencé à écrire cette chronique en 2012, ma troisième s’intitulait «Mon vieux chum Bob». Il était malade et on savait que les années lui étaient comptées.

Mon vieux chum Bob, c’est Robert Bob Martimbeault. Il est décédé à l’âge de 69 ans. Bob avait du style; il avait souvent le cigare à la bouche; quand il jouait au golf, quelques secondes avant sa drive, il jetait le cigare sur le terrain, frappait la balle et reprenait son cigare. On s’est rappelé, il n’y a pas très longtemps, qu’à cette époque le gazon des terrains de golf étaient couvert de pesticides. C’était un excellent golfeur.

Bob était un homme corpulent et il aimait dire : «quand t’es gros, vaut mieux être beau, parce que si t’es pas beau, t’es laid en tabarouette. Et des beaux gros, on n’est pas beaucoup.»

Bob était un relationniste né; il fut le premier relationniste des Nordiques de Québec dans le temps des Marcel Aubut et Jacques Demers. À chaque endroit où Bob se trouvait du travail, Bob détectait immédiatement un bon restaurant qui devenait son «vrai» bureau. À cette période de la vie, les affaires se faisaient souvent devant une bonne table avec une bonne bouteille de vin. Bob avait le flair pour trouver son deuxième bureau.

Bob était d’un commerce agréable; il avait un réseau de contacts à faire rêver. (Entre nous, je cherche son livre de contacts).

Bob a été vice-président de la Traversée internationale du lac Memphrémagog. C’est grâce à lui que la Traversée a eu le privilège de recevoir son ami André Rousseau, le journaliste sportif, pour couvrir la Traversée dans le Journal de Montréal. Nous avions des pages de couvertures et, de mémoire, nous avions eu une fois la page de couverture dudit Journal. Quelle publicité pour Magog!

Également, c’est grâce à Bob, que la Traversée a pu faire que le sprint des nageurs ait lieu à la Ronde. Quelle autre publicité pour Magog!

Non, madame, je ne rumine pas, je me souviens.

Le journaliste sportif André Rousseau a écrit un très bel article sur Bob dans son blogue sur Internet. Il écrit : «l’ami Bob était un homme de bon cœur, un type d’une grande générosité. Il a gagné pas mal d’argent et en a dépensé autant» pour ne pas dire quelques fois un peu plus. Je l’entends d’en haut me dire : «Laurent pas si pire que cela.» Bob, j’ai été ton avocat…

Bob vivait le moment présent, il goûtait à chaque moment qui passe. Avant qu’il tombe malade, Bob travaillait pour le Parti libéral du Québec; il s’occupait de quatre ou cinq comtés de la région; son travail consistait à rencontrer les organisateurs de comtés et faire son rapport à Jean Charest. C’est cela que Bob aimait faire, rencontrer du monde.

Combien de soirée avons-nous passées à l’Auberge Orford devant une bonne table et, bien sûr, devant quelques bouteilles de vin. Tu te souviens Bob, il y avait les Jean Dion, Jean-Marc Poulin, Bertrand Viens, Gilles David, Claude Boulard, Jean-Denis Talon, etc.

Se joignaient souvent à nous ton vieux chum, l’un des meilleurs défenseurs des Canadiens, Jean Claude Tremblay, ainsi que les journalistes sportifs André Rousseau et Mario Brisebois. Nous n’avions pas le temps de s’ennuyer.

Puis, les meetings de la Traversée avec les René Ouellette, Jean-Guy Gingras, Serge Laurendeau et Nelson Poulin qui devaient durer 30 minutes. Je n’ai jamais connu un meeting qui n’a duré que 30 minutes. C’est vrai, j’y pense, la Traversée a déjà eu un bureau en haut de l’Auberge Orford, ce qui explique la longueur de nos meetings.

Tu sais, mon ami Bob, nous sommes les prochains à prendre le même chemin que tu viens de prendre.

Ne t’inquiète pas pour ta Thérèse, pour Robert jr, pour Philippe et ta petite Charlotte, 10 ans, laquelle t’a donné beaucoup de joie avant de mourir.

Bob, tu n’étais pas un homme parfait, c’est pour cela que je t’aimais; tu as vécu comme tu l’entendais, avec tes erreurs et tes bons coups. En arrivant au ciel, possible que t’es dû passer par le purgatoire, tu chanteras alors à St-Pierre cette chanson : «I Dit It My Way». Je suis certain qu’il te lassera passer et il te logera dans le quartier des joueurs de hockey pour que tu retrouves ton grand chum Jean Claude Tremblay.

 

NB:J’invite tous les lecteurs à aller lire l’article sur Bob qu’a écrit le journaliste André Rousseau sur son blogue.

 

Me Laurent Pelletier, avocat à la retraite

laurent@laupel.com