La journée «la plus attendue de l’année»

LACS. Pour bien des Québécois, l’ouverture de la pêche aux salmonidés est possiblement la journée la plus attendue de l’année. Même si les prévisions météo s’annoncent pessimistes pour les prochains jours, plusieurs risquent de prendre congé ce vendredi 24 avril afin d’être parmi les premiers sur les plans d’eau.

Au moment d’écrire ces lignes, on apercevait encore un couvert de glace sur les principaux lacs de la région.

Il y a donc de fortes chances que les pêcheurs soient contraints de taquiner la truite à partir de la rive, et non dans leur embarcation.

Mais, peu importe les conditions, les véritables mordus seront au rendez-vous. «C’est sûr que je serai à la pêche pour la première journée, c’est pratiquement une obligation. Reste juste à savoir où», lance Éric Courtemanche, un bénévole fortement impliqué dans les opérations du Club de chasse et pêche des 4 Loups.

Bien que son organisme œuvre principalement au lac Memphrémagog, c’est plutôt au lac Massawippi que M. Courtemanche se dirigera ce vendredi, à une heure où la plupart des gens dorment encore à poings fermés. «Je devrais être là vers 4 h, mais je sais qu’il y en aura déjà d’autres sur l’eau avant moi. À partir de minuit, on peut lancer sa ligne à l’eau», précise-t-il.

«Je commence toujours au lac Massawippi afin de participer au tournoi d’ouverture. Mon but est de battre mon ami Pointu (Alain Roy), qui est «le king» du lac Massawippi depuis cinq ou six ans», lance Éric Courtemanche avec son humour habituel.

Pêcheur invétéré depuis près de 18 ans, M. Courtemanche effectue entre 30 et 40 sorties sur les plans d’eau durant une saison. Sa satisfaction, il la trouve davantage à côtoyer les autres pêcheurs qu’à enregistrer des prises record. «Je me considère plus comme un pêcheur social. C’est sûr qu’avec le temps, je connais de bons endroits et je réussis à faire de belles récoltes. Mais, si jamais je n’attrape rien une journée, ce n’est pas la fin du monde. D’autant plus que je garde seulement 10 % de mes prises environ. En général, je privilégie la remise à l’eau».

Une retraite sur le Memphré

Pêcheur actif sur le lac Memphrémagog depuis six ans, Benoît Cléroux promet lui aussi d’être au rendez-vous le 24 avril, même si les conditions de navigation sont incertaines. «On veut toujours être là pour l’ouverture, par tradition. Il faut toutefois admettre que les premières journées de pêche ne sont pas toujours les meilleures dans une saison», laisse-t-il entendre.

«Il se pourrait aussi que l’accès au lac Memphrémagog soit plus difficile, en raison du niveau de l’eau. L’an dernier, on se rappellera que l’ouverture de la rampe de mise à l’eau de la rue Hatley (rivière Magog) avait été retardée de plusieurs jours», ajoute-t-il.

Retraité depuis 2013 après une carrière de 26 ans comme pompier à Montréal, Benoît Cléroux s’est établi à Magog il y a dix ans, même s’il travaillait encore dans la Métropole à cette époque. «On voulait vivre ici à cause de la proximité des montagnes. Mes enfants et moi on aime le ski et c’était l’endroit parfait. Mais, du même coup, j’ai développé une véritable passion pour la pêche. J’étais tellement maniaque que j’ai déjà compté 100 jours de pêche en une seule saison. Aujourd’hui, je suis plus sage; quand il fait moins beau, je reste à la maison», lance-t-il en riant.

Désireux de soutenir une oeuvre de bienfaisance tout en partageant son amour de la pêche, Benoît Cléroux s’est associé l’an dernier à l’organisme «Le Book humanitaire». Cette fondation, dont le siège social est basé dans les Laurentides, chapeaute des voyages humanitaires à l’étranger, mais cible aussi des actions d’entraide au Québec.

Pour amasser du financement, M. Cléroux a donc décidé d’offrir des voyages de pêche (quelques heures) sur le lac Memphrémagog, en échange d’une contribution monétaire et d’un don de vêtements ou de chaussures. «Uniquement pour l’été 2014, nous avons amassé 1300 $ et plusieurs paires de bottes chaudes pour dépanner des sans-abri de la région de Montréal. Cet argent a vraiment aidé des gens dans le besoin», fait-il valoir.

Souhaitant poursuivre cette mission au profit du «Book humanitaire», Benoît Cléroux espère amasser au moins 2000 $ durant la saison 2015.

 

Autre texte: l’ouverture de la rampe de mise à l’eau est retardée