Centre-ville: un nouveau pont ou pas de pont?

Après la crainte de perte d’espaces de stationnement au centre-ville, voilà que la vieille idée de construire un pont dans le prolongement de la rue Sherbrooke revient à la surface.

Si l’hypothèse d’un tel pont est légitime en regard des points soulevés par le conseiller Jean-Guy Gingras, il me semble que, avant de conclure qu’il s’agit de la solution, il faudrait analyser la situation d’une façon beaucoup plus globale.

Considérons d’abord ce qu’en dit M. Luc Paré, directeur du Service de la sécurité incendie : «Ça n’a jamais été parlé, ni évalué au service incendie». Donc, avant d’envisager la construction d’un troisième pont, il faudrait bien évaluer en quoi le pont Vel pourrait devoir être modifié et si, à la sortie de ce pont, le chemin Belvédère pourrait risquer d’être à nouveau sectionné comme il l’a été en 2011. Advenant que des modifications doivent être apportées à ces deux infrastructures, il faudrait les préciser et en évaluer les coûts. Il faudrait aussi examiner de façon attentive, comme élément de solution, ce que M. Paré ajoute : «on peut toujours avoir de l’entraide de l’autre côté avec les pompiers du Canton de Stanstead ou d’Ayer’s Cliff.» Cette collaboration coûterait certainement moins cher que la construction d’un nouveau pont. Après tout, des régie intermunicipale de sécurité incendie ont été créées pour que tous les partenaires travaillent ensemble de manière plus efficace.

Quant à l’intense circulation automobile près du pont Merry pendant certaines périodes de l’été, il faudrait peut-être analyser en profondeur une idée que j’ai maintes fois exprimée : annuler les feux de circulation temporairement et placer des agents de circulation aux intersections problématiques pour, justement, rendre cette circulation plus fluide. Avec les moyens de communication d’aujourd’hui, il ne faut pas penser qu’on reviendrait aux années 1950 avec une telle solution. De plus, comme c’est pendant la haute saison touristique que la circulation est la plus problématique, une telle intervention humaine pour régler le problème pourrait faire partie de l’image de marque sympathique de Magog.

Parlant d’image de marque, on devrait se poser au moins trois autres questions : 1) En quoi un pont améliorerait-il la vitalité commerciale du centre-ville? 2) Une fois qu’on aura décidé où les aires de stationnement pourraient être densifiées, pourquoi ne pas reprendre l’idée d’une navette circulant à des fréquences variables selon les saisons pour déplacer les piétons qui ont de longues distances à franchir ou qui ont besoin de ce mode de déplacement? 3) Pourquoi le Conseil municipal ne se décide-t-il pas à prendre le taureau par les cornes et à enclencher énergiquement le processus pour que s’amorce une étude de faisabilité pour le déplacement de la voie ferrée en dehors du centre-ville?

L’objectif de cet important chantier, bien évidemment, serait de redonner le bord de la rivière aux piétons et cyclistes jusque dans l’Est de la ville et d’ouvrir une nouvelle façade commerciale de ce côté de la rue Principale Ouest. En plus des avantages quant à la sécurité publique, Magog aurait alors un parc linéaire remarquable qui contribuerait à augmenter sa notoriété. Sans fumée noire, sans bruit de ferraille, sans blocage de circulation et sans vibrations au sol. Avec, en plus, une Pointe Merry rattachée à la Maison Merry que la ville essaie quasi désespérément de rendre accessible au public après l’avoir acquise en 2008 au coût de 1,2 M$. Rien à démolir, rien à reconstruire pour la mettre en valeur dans toute sa splendeur.

 

Daniel Faucher

Ex-Magogois