Parc des Braves: l’esthétique ne doit pas compromettre le côté pratique

La Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford est extrêmement préoccupée par le projet de revitalisation du centre-ville de Magog, proposée par la Ville de Magog et Fondation Rues principales.

Dans l’annonce de ce projet, il y est mentionné que quatre options demeurent sur la table, mais chacune de ces options comprend la suppression d’espaces de stationnement au profit d’espaces verts. Ces différents projets comprennent également une réfection des trottoirs et possiblement l’enfouissement des fils électriques.

Il est indéniable que des travaux majeurs sont nécessaires au centre-ville de Magog pour le mettre à niveau et le rendre plus attrayant pour les citoyens et les touristes. Cependant, l’esthétique ne doit pas compromettre le côté pratique. Les commerçants du centre-ville se plaignent depuis plusieurs années du manque criant de stationnement au centre-ville. Il faut comprendre que les espaces de stationnement servent non seulement à la clientèle des commerces du centre-ville, mais également aux employés qui y travaillent. La situation économique est difficile actuellement pour les commerçants, et la CCIMO ne croit pas que la diminution des espaces de stationnement au profit d’espaces verts supplémentaires va créer une dynamique commerciale aidant le commerce. En effet, il est difficile de concevoir que de rendre l’accès plus difficile qu’il ne l’est déjà aux commerces de la rue Principale, va inciter les citoyens et les touristes à magasiner au centre-ville. Les projets présentés, bien qu’étant intéressants sur plusieurs aspects, semblent avoir été préparés en oubliant la vocation première d’un centre-ville : la vocation commerciale.

La Ville de Magog a déjà plusieurs parcs, dont l’un des plus beaux au Québec, la pointe Merry, qui est à proximité du centre-ville. Est-ce vraiment nécessaire d’agrandir le Parc des Braves pour y ajouter des arbres et des bancs? Réaménager le Parc des Braves pour le rendre plus attrayant est une chose, mais l’agrandir inutilement en est une autre. Je n’ai jamais entendu quelqu’un me dire que le Parc des Braves est trop petit. Alors quel est l’avantage d’un tel scénario ? Qui va en profiter? Les gens ne viendront certainement pas magasiner plus au centre-ville si le parc est plus grand. Par contre, peut-être iront-ils ailleurs si c’est trop difficile de se stationner.

Au-delà de la suppression d’espaces de stationnement, une autre question inquiète grandement les commerçants du centre-ville : combien de temps dureront les travaux et quel est le plan d’action prévu pour minimiser les impacts sur l’achalandage commercial au centre-ville?

Actuellement, aucune réponse n’est donnée à ce sujet. Il faut comprendre que des projets de cette envergure ont été faits dans d’autres villes et le résultat a été désastreux pour les commerces. Alors dans le contexte d’une situation économique déjà difficile, il est compréhensible que des commerçants s’inquiètent grandement.

La CCIMO n’est pas contre le progrès, au contraire, mais elle se doit d’intervenir lorsque des décisions politiques mettent en jeu les intérêts de ses membres, comme dans le cas présent.

La CCIMO pense que le projet de revitalisation du centre-ville doit être refait en partie. Il doit être refait en considérant la vocation économique du centre-ville, et surtout, en consultant les gens qui seront touchés par cette revitalisation, c’est-à-dire ceux qui payent des taxes d’affaires au centre-ville.

Autre texte et commentaires 

Me Alain Thivierge

Coprésident de la Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford