Opération séduction d’Hydro-Québec

Partout où il y a de la protestation citoyenne contre les compteurs à radiofréquences, Hydro-Québec organise une journée «d’information». Sa technique : les agents vous rencontrent un à un (pas en groupe), à un kiosque pour vous rassurer et vous convaincre que tout ce que notre Société d’État nous dit est exact, que c’est la seule vérité possible, qu’il n’y a aucun problème avec les compteurs, que la controverse actuelle est celle de citoyens mal informés ! Erreur : c’est une controverse née entre les scientifiques eux-mêmes, prise à relais par des citoyens soucieux de leur santé.

La seule fois où Hydro-Québec a osé participer à une vraie rencontre publique, c’était à l’invitation du maire de l’arrondissement de Lachine (Montréal) en 2013. Horreur ! La salle était pleine (plus de 250 personnes) et le mécontentement s’est fait entendre haut et fort. Au point où les représentants d’Hydro-Québec ont décidé de dorénavant monter des kiosques où les clients seraient reçus un à un, question de ne pas perdre le contrôle du «message». Des gardes de sécurité s’assurent qu’il n’y a pas d’attroupement. Les agents qui nous informent ont des formations diverses. Une des agentes à Laval était une étudiante en sociologie. Que savait-elle des dangers des ondes émises par les compteurs ? Trop rien.

Hydro-Québec enseigne à ses représentants à répéter la cassette. «Il n’y a aucun danger avec les compteurs», «La hausse de la facture de l’an dernier n’est due qu’à l’hiver froid», «Il est impossible que les incendies soient causés par les compteurs».

J’ai passé des centaines d’heures à lire sur le sujet, dont des dizaines d’études scientifiques, et des prises de position de scientifiques et instances politiques. Ce qui est clair, c’est qu’il y a suffisamment de preuves d’effets importants possibles suite à une exposition à long terme aux radiofréquences. Certaines personnes réagissent plus rapidement que d’autres, selon plusieurs facteurs. Hydro-Québec et la Direction de santé publique refusent de l’entendre, de rencontrer et d’écouter les gens qui témoignent de maux de santé. Est-ce là responsable de la part d’une société d’État et d’un organisme de santé publique ?

J’invite les citoyens qui iront à la journée d’information d’Hydro-Québec à aiguiser leur sens critique. Mais j’invite surtout les citoyens à boycotter cette opération séduction et à faire leurs propres recherches. Ils verront qu’Hydro-Québec tient un discours simpliste dans ce débat fort complexe. Elle n’a pas intérêt, financièrement, à admettre quoi que ce soit en défaveur de son projet.

Soyez nombreux à choisir l’option de retrait (en choisissant les compteurs non émetteurs de radiofréquences) afin que Magog demeure une ville en santé.

 

Brigitte Blais