Défendons l’indépendance de la société d’histoire de Magog

C’est avec intérêt, mais sans surprise, que j’ai pris connaissance des «démêlés» entre la Société d’histoire de Magog (SHM) et la Municipalité de Magog.

Mais dans ce conflit-ci, s’ajoutent d’autres sujets de désaccords entre les deux protagonistes qui m’ont laissé sans voix quant à la méconnaissance de la part de la Municipalité de ce que sont les sociétés d’histoire.

En effet, ce sont des associations à but non lucratif qui ont vocation, en toute indépendance, à recueillir, identifier, préserver et diffuser tout ce qui concerne le patrimoine (matériel ou non) d’une population sur un territoire défini. La société dispose de statuts qui décrivent sa mission, ses outils de communication et sa forme juridique. Elle est membre de la fédération québécoise des sociétés d’histoire qui la conseille au besoin et assure sa reconnaissance partout au Québec. Une société d’histoire fonctionne grâce à ses bénévoles, amoureux du patrimoine québécois, prêts à donner de leur temps et argent pour préserver et faire vivre notre mémoire collective en tant que peuple et grâce à des aides financières publiques et privées.

Cependant, à Magog, la société d’histoire se heurte à quelque chose d’inédit, à savoir que le conseiller(ère) municipal à la culture «entend définir les missions de la société SHM», de même que «confier cette réflexion à un audit (conseiller) externe à la municipalité»!

Tout d’abord, précisons que le conseil municipal n’a bien sûr, en aucun cas, le droit de définir donc d’imposer des statuts et de définir les missions et projets de la SHM. Plus choquant encore, à cette fin, on embauche, de surcroît, une personne extérieure à la municipalité pour réaliser un audit : c’est une dépense (inutile) de la ville qui, in fine, rejaillira sur les finances du secteur culturel, les diminuant d’autant.

Comme citoyen (et contribuable), l’on se demande bien comment les municipalités peuvent réclamer de Québec plus de pouvoirs, d’argent, de moyens comme celui de créer de nouvelles taxes, quand leurs élus recourent sans cesse à des consultants externes privés ou publics.

Au milieu de ces errements et abus de pouvoirs divers, rappelons que la SHM de Magog est en droit de prétendre à une réelle reconnaissance, à celle de ses compétences et à ce titre, d’être l’interlocuteur privilégié de la ville en matière d’histoire et de patrimoine, bref d’être entendue avec une oreille attentive et bienveillante. Elle doit être consultée, sollicitée, se voir confier des travaux/projets subventionnés relevant de son champ d’action. (…)

Par ailleurs, la ville de Magog devrait cesser également d’embaucher des consultants pour effectuer des recherches dans les fonds archivistiques ou les artefacts (propriétés de la société d’histoire) mais bien plutôt donner à la société elle-même, ces contrats.

En un mot comme en cent, je fais appel au bon sens des citoyens de Magog, de même qu’à Madame la Mairesse et Monsieur le Préfet de la MRC, pour que soit mis fin à de vaines querelles et gesticulations afin que chacun, retrouvant le sens commun, limite ou retrouve, c’est selon, ce qui est du champ de ses attributions ou de ses compétences.

Sauvons la Société d’histoire de Magog!

 

Michel Duclos

Stanstead