Du pain et des jeux

Du pain et des jeux est une expression qui décrit comment le peuple peut être gelé, endormi par le divertissement et un accès aux premières nécessités.

L’Empire romain disait du pain et des jeux et le peuple sera content. Il suivra aveuglément les lois des dirigeants. Le peuple se nourrissait de pain et il se divertissait. Il y avait alors une paix sociale mettant le peuple hors de la politique, évitant alors les manifestations, les soulèvements.

Aujourd’hui dans notre société actuelle, ce ne sont plus des lions qu’on oppose aux Romains devant des foules dans des grands amphithéâtres. Non, on offre au peuple des divertissements sportifs, des divertissements télévisés et des festivals. À ce moment-là nous sommes loin de la politique, de la misère. Nous sommes concentrés sur le Canadien de Montréal, sur les grandes vedettes qui font le centre Bell. Y a-t-il quelqu’un sur cette planète qui s’est posé cette question? En pleine période économique difficile, comment les gens peuvent-ils se payer des tickets de 200 $ dollars et plus pour un seul spectacle ou pour une partie de hockey. Et pendant ce temps là, on paie un joueur huit millions de dollars pour jouer au hockey; je dis bien jouer au hockey, pas travailler au hockey. J’aime PK, c’est un excellent joueur, mais là n’est pas la question.

Le problème c’est que le peuple, comme on l’appelle, est au Centre Bell, ou à tels festivals ou devant leur écran de télévision à regarder des évènements sportifs. Pendant ce temps-là, on ne s’occupe pas de nos affaires. Les politiciens devraient se souvenir pourquoi ils ont été élus, soit administrer objectivement, je dis bien objectivement, leur municipalité, leur province, ou leur pays.

Une chose que je comprends difficilement; avant qu’ils soient élus, nos politiciens étaient des citoyens comme nous à part entière; mais suite à leur élection, ils deviennent des gens totalement hors de la population. Ils s’excluent eux-mêmes. Avez-vous remarqué que lorsqu’un politicien parle au peuple, il dit : «vous avez et non nous avons». Prenons cet exemple, le politicien dit : «je vous donne cette subvention pour tel pont et vous allez en profiter», au lien de dire «nous allons en profiter».

Le politicien est souvent dans un autre monde, dans une bulle. Autre exemple : le politicien ne voit plus un poste à essence même quand il existe. Il ne cesse de répéter que les gens n’en veulent pas de poste à essence, mais il oublie de reconnaître un fait indéniable : il y a présentement un poste à essence depuis des années et ledit poste à essence est là encore pour une vingtaine d’années. La conclusion, c’est qu’on refuse d’améliorer un site en disant que les gens ne veulent pas de poste à essence sachant que ledit poste à essence existe depuis des années et restera là encore un vingtaine d’années. On ne veut pas d’une chose qui existe sachant qu’on ne peut pas l’enlever, et on refuse de regarder pour améliorer le site. Je suis sans mot pour qualifier un tel raisonnement.

Pendant tous les mois d’été, on ne parle plus de l’essentiel, soit de l’emploi et de l’économie. On parle et on vit avec la Traversée internationale du lac Memphrémagog, le Triathlon et les Vendanges qui sont des activités positives pour la région. Les gens veulent des activités, des jeux, et en même temps ils s’impliquent peu. La relève se fait rare en région.

Depuis plusieurs années, les Vendanges connaissent un succès qui n’arrête pas de grandir. Les Vendanges sont un outil important de marketing pour la région Memphramagog, et Pauline Larouche fut l’une des responsables de ce grand succès.

Quant à la Traversée, il faut cette année lever notre chapeau à Serge Laurendeau, Jean Guy Gingras et leur équipe pour avoir permis en un mois et demi qu’il y ait une Traversée. Maintenant, j’espère qu’il y aura une relève, sans quoi la Traversée sera terminée, et c’est sérieux croyez-moi.

Quant au Triathlon, les gens de la région Memphrémagog doivent être fiers de René Pomerleau qui, avec son équipe, en ont fait un immense succès. Plus de 2500 participants. Cependant, je crois que l’organisation du Triathlon a été quelque peu victime de son succès. Le trafic et le barrage de certaines artères ont causé des problèmes à certaines personnes et certains commerçants.

Ni le Triathlon, ni la Régie de Police Memphrémagog, ni la Municipalité de Magog n’ont pensé consulter la Chambre de commerce et d’industrie Memphrémagog laquelle avec ses membres, commerçants et industriels, aurait pu éviter certains irritants qui sont survenus, de bonne foi j’en conviens, mais c’étaient des irritants quand même. Il est à souhaiter que pour l’an prochain, l’organisation du Triathlon et les autorités puissent consulter la Chambre avant de fermer certaines artères

Permettez cette boutade que j’ai entendue plusieurs fois dans les dernières semaines. Y’a pas de monde, les gens chialent; y’a beaucoup de monde, les gens chialent. Les gens ne veulent plus que du pain et des jeux, ils veulent des emplois et une administration municipale de décision et non d’études par-dessus études.

 

Me Laurent Pelletier

Avocat à la retraite

laurent@laupel.com