Les médias sociaux, les nouveaux amis des élus

Tandis que certains journalistes peinent à faire leur travail dans certaines municipalités du Québec en se voyant notamment refuser le droit d’enregistrer les séances du conseil municipal, la Ville de Magog adopte une approche diamétralement opposée en cherchant de nouveaux moyens pour rendre l’information plus accessible.

Depuis déjà quelques années, les élus municipaux magogois font preuve de transparence dans l’exécution de leurs tâches. En plus de diffuser en direct les séances régulières toutes les deux semaines à la télévision locale, les élus se prêtent également à des séances d’information publique. On n’a qu’à penser aux finances qui font l’objet de ce genre d’exercice depuis maintenant deux ans. Ainsi, les citoyens qui désirent en savoir davantage sur l’état financier de leur municipalité ou sur les décisions des élus ont le choix de se rendre à l’hôtel de ville ou suivre la présentation sur leur petit écran. Il leur est même possible de revoir le tout quelques jours plus tard sur le site Internet de la Ville de Magog.

Malgré ces efforts, les représentants magogois cherchent encore de nouveaux moyens pour rendre la chose municipale plus dynamique. Des discussions sont en cours à l’hôtel de ville afin de trouver un moyen d’utiliser les médias sociaux de façon novatrice. «Il y a une idée qui a été lancée pour permettre aux gens à la maison de poser leurs questions lors de la séance du conseil, affirme la mairesse Vicki May Hamm. Évidemment, ce ne sera pas possible de répondre à toutes les questions dans la même soirée, mais si l’on peut en choisir une ou deux qui nous seront envoyées par courriel ou par Twitter par exemple, ce serait une avenue très intéressante.»

La mairesse est d’avis que la période de questions réservée au public est un moment fort apprécié par les 5000 auditeurs en moyenne qui écoutent les séances du conseil de ville. C’est pourquoi, selon elle, qu’il serait dans l’intérêt de la Municipalité de développer davantage ce point à l’ordre du jour. «Les gens me disent souvent qu’ils adorent nos fidèles citoyens qui prennent la parole lors des assemblées. Cependant, ce n’est pas tout le monde qui se sent à l’aise de venir parler devant nous à la caméra. Il y a peut-être des gens à la maison qui ont des questions tout aussi pertinentes et c’est en sens que les médias sociaux seraient sans doute très utiles», croit-elle.

Une mairesse 2.0

Vicki May Hamm est bien placée pour savoir à quel point ces nouveaux moyens de communication peuvent être pratiques pour un élu. Quotidiennement, elle y consacre environ 1 h 30 de son temps pour répondre aux nombreuses questions qui lui sont adressées principalement sur sa page Facebook. «Je reçois en moyenne vingt messages de citoyens par jour et parfois, ça peut aller jusqu’à 30. Au début, c’est assez exigeant de répondre à chacun, mais on s’habitue assez rapidement. Oui, c’est beaucoup de temps, mais pour moi, c’est du temps bien investi.»

La première magistrate est convaincue que ces outils permettent de briser la barrière entre les élus et les citoyens. «Les gens sont toujours surpris d’avoir une réponse si rapidement. Généralement, ce sont des échanges très constructifs et ça me permet de donner l’heure juste. J’essaie également de modérer ma page le moins possible en laissant la plupart des commentaires, même ceux qui sont négatifs. Il y a seulement les commentaires déplacés et irrespectueux que je me permets de supprimer. Toutefois, c’est assez rare que ça arrive», conclut-elle.