Un tapis de jute au fond du lac Lovering

ENVIRONNEMENT. Des bénévoles ayant à cœur la santé du lac Lovering prennent les grands moyens. Au cours des prochains week-ends, ils installeront un immense tapis de jute au fond du plan d’eau, dans l’espoir de contrer la prolifération du myriophylle à épi.

Matériel biodégradable, la jute, espère-t-on, devrait «étouffer» les colonies de myriophylle et permettre à d’autres plantes indigènes de se développer et de régénérer l’environnement lacustre.

Présent dans plusieurs lacs de l’Estrie et du Québec, le myriophylle à épi est une plante envahissante qui croît rapidement et qui exerce un impact négatif sur le milieu aquatique.

Au cours de la dernière décennie, les dirigeants de la Société de conservation du lac Lovering ont constaté une croissance exponentielle de cette plante, ce qui a contraint la pratique de plusieurs activités nautiques. «J’aime beaucoup nager dans le lac, mais avec la présence du myriophylle, c’est presque devenu impossible. C’est très désagréable pour la baignade, mais aussi pour les autres usagers. Ça s’emmêle facilement dans les hélices des moteurs à bateau», laisse entendre l’une des responsables du projet-pilote, Lucie Borne.

10 000 mètres carrés à couvrir

Nécessitant des investissements de quelque 48 000 $, le projet du lac Lovering bénéficie d’une subvention municipale de 15 000 $ et d’un autre octroi de 6000 $ de la part de la Société de conservation du lac Lovering.

La firme Sandalwood, qui gère les Galeries Orford, a aussi largement contribué aux prémisses de l’opération en offrant gratuitement un vaste local dans l’ancien magasin Zellers pour la confection des toiles.

Cette étape cruciale a nécessité 14 jours de travail et des centaines d’heures de bénévolat, afin de coudre des sections de jute qui totaliseront 10 000 mètres carrés. «Chacune des sections a 17 pieds de large et une longueur variant de 150 à 300 pieds. Ça représente beaucoup de tissu, mais ça va couvrir seulement une petite partie du lac Lovering, soit cinq secteurs déjà ciblés», explique la présidente de la Société de conservation du lac Lovering, Josée Thibaudeau.

En plus de l’immense toile, les bénévoles ont confectionné 2000 poches de sable qui seront lestées au fond du lac afin de tenir les sections de jute en place.

La mise en place des bandes de toile se fera durant les week-ends de juin, grâce à la participation d’une douzaine de plongeurs bénévoles. «L’installation au fond de l’eau risque d’être toute une opération, prévoit l’un des responsables, Bert Scalabrini. Nous avons mis au point un système de rouleau sur une barge d’une vingtaine de pieds de largeur. Des projets similaires ont déjà été réalisés en Finlande et en Outaouais et nous les avons étudiés attentivement afin de prévenir certaines erreurs».