Le respect des autres

Après cette campagne électorale des plus sales et des plus méchantes entre toutes, nous sommes en droit de se demander ce qui arrive avec le respect de l’autre. Monsieur Couillard, bravo de vouloir amener à l’Assemblée nationale le respect de l’autre. Madame Marois, humainement, je ressens votre peine. Monsieur Legault, garder votre rêve et vous, Madame David, rester ce que vous êtes, les gens vous aiment.

Tout jeune, on apprenait ce qu’était le respect des autres. Les autres faisaient partie de notre vie. Ne fais pas à l’autre ce que tu ne voudrais pas ce que l’autre te fasse. C’est quand la dernière fois que vous avez entendu cette phrase? Si vous êtes jeunes, vous ne l’avez sûrement jamais entendu et si vous êtes plus âgés, ça fait un sacré bout de temps que vous ne l’avez entendu. Pourtant!

Analysons simplement l’impact de cette phrase sur notre vie quotidienne. Ne jugeons pas, mais regardons en face les faits, les conséquences de l’application ou non de cette phrase dans notre vie. Il n’y a pas d’âge pour le respect.

Nous devons tous nous respecter, surtout en ces temps économiquement difficiles. Le nouveau premier ministre, Philippe Couillard, demande à ses députés-ministres de changer de ton et de vocabulaires en Chambre. C’est déjà un début de respect de soi et des autres.

La politesse, la courtoisie, l’honnêteté, la sincérité, la franchise et la loyauté, c’est là que se trouvent les valeurs morales du respect de soi et de l’autre.

Vivre avec les autres, ce peut être soit l’enfer ou soit le paradis; à nous de choisir notre attitude.

Notre éducation judéo-chrétienne a fait que le respect des autres prenait souvent le dessus sur le respect de soi. Le respect, ce n’est pas de tendre l’autre joue quand quelqu’un te claque une joue. Non, cela, ça s’appelle du masochisme.

J’ai lu dernièrement cette réflexion : «la valeur du respect est universelle. Chaque être humain, quel que soient son origine, sa culture, sa religion, son milieu social et son rang hiérarchique, a des devoirs de respect envers l’autre… Le respect, ça change la vie. Mais surtout, le respect, ça change ma vie».

Le respect, c’est aussi écouter l’autre sans lui dire qu’il est négatif s’il n’est pas en accord avec nous. Écoutons, discutons, l’autre nous décrit, nous explique peut-être la réalité. Les gens sont souvent tordus dans leur jugement; n’êtes-vous pas tanné d’être qualifié soit de négatif ou soit de positif ? Être réaliste, ça existe encore.

Rien de plus frustrant que de dire à un politicien qu’on n’est pas d’accord avec sa décision, pourquoi nous ne sommes pas d’accord et de se faire répondre : «Non, mais tu es bien négatif». Souvenons nous qu’avant de qualifier l’opinion de l’autre de positif ou de négatif, commençons par écouter, par discuter et regarder la réalité; peut-être que ce ne sera pas totalement positif ou totalement négatif. Réaliste, positif, négatif, il ne faut pas oublier la réalité. Souvent, les gens ne regardent pas objectivement la situation, mais qualifient la réaction des autres en fonction de leur opinion personnelle, positive ou négative.

 

Me Laurent Pelletier

Avocat à la retraite

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