Bisbille au monastère

Le calme et la quiétude habituelle de l’Abbaye Saint-Benoit-du-Lac sont assombries par des relations de travail tendues au monastère.

Un ancien employé de l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac fait les frais d’une plainte déposée à la Sûreté du Québec, mais il ne s’agit que de la plus récente étape d’un litige opposant des anciens employés laïques à la direction administrative. Un groupe d’employés s’est d’ailleurs plaint dans les médias au cours des derniers jours. Des dossiers seraient également à l’étude à la Commission des relations de travail.

L’un d’entre eux, Stéphane Boyer, qui a été congédié en mai dernier, déplore le climat de «terreur» à l’intérieur des murs de cet établissement centenaire et religieux. Il attribue 14 congédiements en 19 mois à Nicolas Le Mat, soit depuis l’arrivée du gestionnaire. «C’est inconcevable, surtout que ces employés possédaient des dossiers exemplaires. De plus, ces congédiements ont été faits sans avertissement et de façon irrespectueuse. Le départ de près de 50 % de toutes les ressources humaines laïques de l’Abbaye bafoue cavalièrement certaines règles les plus fondamentales de l’ordre de St-Benoît», insiste-t-il.

La direction administrative de cette institution religieuse se défend en disant que tout a été fait selon les règles de l’art. La plainte à la SQ s’explique par une réplique à un ex-travailleur, qui chercherait à intimider son ancien employeur en le menaçant de se plaindre des méthodes du gestionnaire auprès des médias à moins de recevoir une somme de 12 500 $.

Le dossier est réellement pris au sérieux par les moines bénédictins, qui ont confié la gestion de cette crise à Daniel Nadeau, du Cabinet de relations publiques Nadeau Bellavance. Ce dernier signale qu’il s’agit d’un conflit privé s’inscrivant dans le cadre de relations de travail difficiles entre un employé mécontent de la gestion et un employeur qui, selon lui, a respecté tous les articles de la Loi sur les normes de travail.

«ll faut comprendre que le mandat confié à M. Le Mat en est un de restructuration et qu’à ce titre, il est porteur de plusieurs changements et de dérangements dans des habitudes ancrées qu’il faut modifier. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs», prévient M. Nadeau.

Les moines accordent toujours leur confiance à M. Le Mat et refusent de céder au chantage et à l’intimidation. «Par le passé, les moines de l’Abbaye ont souvent fait preuve d’une gestion de type familiale dans la conduite de leurs affaires et aujourd’hui, ils ont pris la décision de cesser d’être les victimes de leur bonté et de leur esprit de charité», explique M. Nadeau.

Au cours des derniers jours, le Père Abbé Dom André Laberge a voulu se faire rassurant via un communiqué de presse émis par la firme Nadeau Bellavance. «Saint-Benoît-du-Lac se porte bien et son avenir est entre bonnes mains. Le dossier concerné est de nature privée et relève des lois régissant le Code du travail. Les choses suivent leur cours et des solutions seront trouvées. Les moines désirent qu’un climat de travail calme, agréable et sain soit maintenu pour tous leurs employés», conclut-il