Piéton et quadriporteur: la loi ne fait pas de différence

L’accident ayant impliqué un piéton et un quadriporteur au cours des derniers jours à Magog a remis en lumière une zone grise dont est bien au fait la Régie de police de Memphrémagog.

«Actuellement, les utilisateurs de quadriporteur sont considérés comme des piétons selon une loi non écrite de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), explique le policier communautaire, Paul Tear. Ce qui signifie qu’ils doivent obéir aux mêmes règlements du Code de la sécurité routière qu’une personne qui marche sur la voie publique, à moins que les infrastructures ne soient pas adaptées pour eux. Dans ces cas, ils peuvent rouler dans la rue, du côté gauche préférablement.»

Ce qui explique du même souffle la présence d’un quadriporteur dans l’allée piétonnière près de la rue Cabana, le 14 avril dernier, qui a happé accidentellement un septuagénaire durant sa promenade hebdomadaire. Il semblerait que ce genre d’accident soit plutôt isolé selon le corps policier magogois, qui relate moins de cinq incidents du genre sur son territoire dans les dernières années. Ce qui ne signifie pas pour autant que la Régie ne prend pas cette problématique au sérieux, bien au contraire. «On organise tous les ans une rencontre avec les utilisateurs de quadriporteur pour leur rappeler les comportements à respecter durant leur déplacement. Il est important que ceux-ci adoptent leur vitesse selon l’endroit où ils sont, surtout s’il y a un flot important de piétons. En raison d’absence de règlement, ils n’ont aucune restriction en ce moment alors tout passe par la sensibilisation et le gros bon sens.»

Au moment d’écrire ces lignes, la Régie ne prévoyait pas formuler de recommandations à la Ville de Magog pour qu’elle encadre ce moyen de transport par des règlements municipaux, préférant attendre des mesures concrètes du gouvernement du Québec. «D’ici là, on demande de la tolérance et beaucoup de prudence de la part des piétons, cyclistes, automobilistes et quadriporteurs pour assurer la meilleure cohabitation possible sur le réseau publique de la région», a conclu M. Tear.

Pas une surprise

Pour sa part, le porte-parole de Han-Quadri, Jacques Gaudreau, n’est malheureusement pas étonné de cet accident, lui qui a souvent été témoin de comportements délinquants commis par des quadriporteurs.

«On commence à bien les connaître, car ce sont toujours les mêmes qui sont dangereux, a admis celui qui estime à une centaine le nombre d’utilisateurs de cet appareil à Magog. C’est fâchant, car ils ne représentent qu’une petite minorité et personne ne peut les arrêter. Si on les avertit, ils vont se mettre à rire de nous et même nous insulter. Au bout du compte, ce sont ceux qui sont toujours prudents et respectueux qui subissent les conséquences, surtout en ce qui concerne l’opinion publique.»