Armand Comeau obtient sa permanence

La permanence sans évaluation du directeur général de la Ville de Magog, Armand Comeau, a été accordée sur division à 6 votes contre 4, à l’occasion d’une houleuse séance du conseil municipal, le 6 février dernier.

Les élus qui ont voté contre la fin plus hâtive que prévu de sa probation sont Olivier Tremblay, Robert Ranger, Nathalie Bélanger et la mairesse Vicki May Hamm, qui a exercé un rare droit de vote.

Les partisans de cette option, qui ont tous blâmé la première magistrate dans ce dossier lors du tour de table, sont Michel Bombardier, Yvon Lamontagne, Denise Poulin-Marcotte, Jacques Laurendeau, Gilbert Boucher et Nathalie Pelletier.

La conseillère Diane Pelletier était absente lors du vote, mais penchait du côté des élus favorables à la promotion de M. Comeau.

La salle était bondée pour connaître le dénouement de ce controversé dossier, qui a fait couler beaucoup d’encre dans les médias pour une question de ressources humaines, habituellement tenue confidentielle.

Le tour de table a été cinglant pour Vicki May Hamm. Les partisans de la permanence lui ont reproché son manque de leadership dans ce dossier, lui attribuant presque tous les torts.

La conseillère Nathalie Pelletier croit que la complexité de ce dossier s’explique par les embûches de certaines personnes. «Il s’agit d’un différend entre deux personnes, et il est temps de passer à d’autres choses pour aller de l’avant», de dire Mme Pelletier.

Michel Bombardier a été plus cinglant en qualifiant d’irresponsable le fait de ne pas accorder la permanence à Armand Comeau, surtout au début des négociations avec trois syndicats municipaux. «À l’avenir, j’espère que la mairesse jouera davantage son rôle de leader et qu’elle cessera d’interférer dans les décisions du conseil», a-t-il martelé.

Yvon Lamontagne déplorait que la mairesse dépense autant d’énergie à claironner haut et fort que les élus sont irréfléchis et irresponsables. Ce n’est pas le type de leadership que j’attends d’une mairesse», déplore-t-il.

Quant à Jacques Laurendeau, il réclame qu’il est temps de parler économie et surtout d’arrêter de laver du linge sale en famille. «Embarquez-vous avec nous, oui ou non ?», questionne-t-il.

«Une décision irresponsable et précipitée»

Quant à l’absence d’évaluation, ces derniers élus croient que l’excellent travail accompli par M. Comeau depuis plus d’un an représente une preuve de sa compétence.

La défense de la première magistrate est surtout venue de Nathalie Bélanger, qui parlait d’une décision précipitée. Selon elle, une permanence sans évaluation est une pratique hors-norme en matière de ressources humaines. «On a aussi dépensé beaucoup d’argent (environ 40 000 $) pour un processus inachevé. Ce n’est pas de la bonne gestion», a-t-elle déploré tout en souhaitant la bienvenue au dg.

La mairesse Hamm insiste toujours pour qualifier cette décision d’irresponsable et de précipitée, et ce, en opposition avec les règles de l’art. «J’ai le devoir de défendre les positions du conseil, en effet, mais je ne me gênerai plus pour m’exprimer avant les votes, surtout s’ils vont à l’encontre de mes valeurs et de mes convictions», précise-t-elle.

Vendredi dernier (3 février), Vicki May Hamm avait remis de l’huile sur le feu en se disant très préoccupée par l’importance des agendas politiques dans les prises de décision. «Certains m’ont laissé entendre que même si ce n’était pas le bon candidat, la majorité le garderait tout de même, par peur de l’opinion publique et de l’impact sur les prochaines élections», s’indignait-elle.