Une piste cyclable pose problème à des riverains d’Eastman

L’asphaltage d’une piste cyclable en bordure du lac d’Argent à Eastman cause des problèmes à une vingtaine de riverains. À cause de la nouvelle surface asphaltée, ces résidants ne peuvent effectuer des travaux demandés par leur Municipalité sur les fosses septiques, sans avoir à dépenser des milliers de dollars supplémentaires.

«Les travaux d’asphaltage auraient pu attendre», lance d’entrée de jeu l’une des propriétaires touchées par la situation, Claire Caouette.

Selon elle, depuis que la piste cyclable est asphaltée, les riverains ne peuvent plus se rendre sur ce chemin avec des véhicules lourds. Or, la Municipalité d’Eastman a récemment adopté un règlement qui stipule que les fosses septiques des riverains soient changées pour les rendre plus écologiques, surtout près des lacs. Ce changement nécessite la venue de machinerie lourde. Comme la plupart des fosses septiques se retrouvent à l’arrière des résidences (là où se situe la piste cyclable), les camions doivent passer à l’avant. «Juste en dommage sur mon terrain, ça nous a coûté 2000 $», dit Mme Caouette d’un air furieux.

Sa voisine Angelina Kernohan n’a pas encore commencé les travaux demandés par la Ville. Elle se dit très déçue de la manière dont les dirigeants d’Eastman ont manipulé le dossier. «J’aurais aimé qu’on nous consulte avant de poser de l’asphalte sur la piste cyclable, raconte la dame qui habite Eastman depuis 1967. On aurait pu donner notre point de vue. On est un village grandeur nature et, de l’asphalte, ça ne fait pas très naturel.»

Claire Caouette rajoute à ce commentaire que bien des touristes n’apprécient guère l’asphalte. «Bien des gens me disent qu’ils aimaient mieux la gravelle. L’asphalte, pour bien d’entre eux, ça leur rappelle la ville, qu’ils cherchent à éviter.»

Déjà fait!

René Vincent s’affirme chanceux d’avoir fait ses travaux de fosses septiques il y a trois ans. Cet ex-membre de l’Association des résidents pour la protection de l’environnement du lac d’Argent (ARPELA) trouve cependant bizarre qu’Eastman veut effectuer des tests de conformité des travaux.

Ingénieur de profession, M. Vincent affirme qu’il est impensable de vérifier la conformité des travaux. «Aucun ingénieur ne voudra apposer sa signature pour dire que tout est conforme. On peut voir la structure de l’extérieur, mais il est quasi impossible d’aller la vérifier à l’intérieur. Ça demanderait de trop gros travaux.»