Serres Magog vise une production de 20 000 sacs par semaine

Bien des Magogois l’ignorent, mais leur municipalité peut se targuer de posséder le plus grand producteur de concombres anglais au Québec, Serres Magog. L’entreprise agricole a toutefois pris le virage du mini-concombre il y a deux ans, un produit qui pourrait bientôt prendre lui-même le haut du pavé.

Après avoir mis 30 000 petits sacs de mini-concombres sur le marché en 2006, Serres Magog vise rien de moins qu’une production de 20 000 sacs à toutes les semaines, à moyen terme.

Bien qu’il soit solidement établi sur les marchés estrien et québécois et qu’il jouisse d’une crédibilité enviable dans le milieu de l’agriculture grâce au concombre anglais, le propriétaire Pierre Perron n’hésite pas à emprunter une nouvelle direction. Il est convaincu que son nouveau produit, qu’on appelle aussi le concombre libanais, possède tous les atouts pour se tailler une place de choix dans les assiettes des Québécois. «Son goût est encore meilleur que celui du concombre anglais et on peut le déguster à toutes les sauces, que ce soit dans des salades, en trempette ou nature», fait-il valoir.

Et à l’heure où bien des parents se cassent la tête pour trouver des collations santé à leurs enfants écoliers, M. Perron, lui-même père de deux jeunes d’âge primaire, estime offrir l’alternative parfaite. «Les parents d’aujourd’hui doivent composer avec plusieurs restrictions concernant les allergies, le gras ou le sucre. Avec le mini-concombre, on offre un aliment santé, sans pesticide et qui est un produit local», ajoute-t-il.

L’homme d’affaires magogois a pris les grands moyens pour se démarquer, créant lui-même une image graphique pour l’emballage du mini-concombre – par groupe de 4 ou 5 unités – et en optant pour des sacs refermables (de type Ziploc) et réutilisables. «Mon concept, c’est vraiment celui d’un petit sac collation», explique-t-il.

Une centaine de fruits au mètre carré

Une visite du Reflet du Lac chez Serres Magog a permis de découvrir une entreprise à la fine pointe de la technologie, dont l’efficacité lui permet de produire entre 100 et 120 fruits au mètre carré.

Situé un peu en retrait du chemin de la rivière (rue St-Patrice) dans le secteur Canton, l’immense complexe est entièrement géré par un système informatique qui veille notamment au chauffage des locaux et à l’irrigation des plants. Au cours des dernières années, l’entreprise a fait l’objet de nombreux reportages, dont un fort élogieux au magazine télé La Semaine verte.

Pierre Perron n’est pas peu fier de l’endroit. Il a lui-même participé à la construction des installations, en 1987, alors qu’il était au début de la vingtaine. Il a par la suite été actionnaire dans l’entreprise avant d’en devenir l’unique propriétaire il y a dix ans.

Cet autodidacte, qui n’a pourtant jamais étudié dans le domaine de l’agriculture, a aussi construit de ses propres mains plusieurs des équipements, dont le système de rails qui permet de récolter les fruits de façon efficace. «Contrairement à d’autres produits agricoles, notre concombre est facile à récolter puisque les plants murissent en hauteur. On passe ainsi avec des chariots et on n’a pas besoin de se pencher ou d’être accroupi pour l’arracher des plants».

Seule ombre au tableau de l’entreprise, la hausse des coûts d’énergie, et principalement de l’huile à chauffage, qui a forcé la compagnie à fermer ses portes l’an dernier durant quelques mois en période hivernale, alors qu’elle était auparavant active 12 mois par année. «On espère être en opération jusqu’à la période des Fêtes cette année et être arrêté durant une couple de mois seulement. Quand il y a une hausse des coûts d’électricité ou d’huile à chauffage, ça paraît dans mon cas puisqu’il en coûte 200 000 $ par année en énergie pour faire rouler notre entreprise», a fait savoir le propriétaire.