Les sept vies de Gilles Péloquin

Le communicateur,commentateur et journaliste sportif Gilles Péloquin est comme les chats: il a sept vies! Et peut-être même davantage.

Après plus de 40 ans de carrière dans le monde des médias et après avoir œuvré dans neuf régions du Québec, celui que tout le monde appelle Pélo a cette faculté de retomber sur ses pattes et de toujours nous étonner.

Et sa récente aventure ne fait pas exception. Bien qu’il demeure un passionné de la communication, Pélo est maintenant un restaurateur. Depuis le 1er décembre dernier, il est en effet propriétaire du resto-bistro La Mie d’Orford, un commerce situé en plein cœur du village de Cherry River (Canton d’Orford) et autrefois connu sous le nom du Panier à pain.

Bien qu’il n’ait pas la prétention d’en faire un rendez-vous pour les sportifs, Gilles Péloquin sait fort bien que les clients en profiteront pour échanger avec lui sur le Canadien et autres préoccupations de premier ordre pour les Québécois. «Je suis dans mon élément dans un endroit comme celui-là car je suis très à l’aise avec le public», fait valoir celui dont la conjointe, Lisette Henry, est originaire de Magog.

Personnage coloré et haut en couleurs, Pélo n’a pas toujours fait l’unanimité dans sa carrière en raison de sa forte personnalité. Mais une chose est sûre, il a rarement laissé quelqu’un indifférent. Bien qu’il ait cumulé un nombre impressionnant d’emplois à travers des dizaines de médias, autant électroniques qu’écrits, il assure avoir toujours su trouver du positif dans chaque expérience. «Plusieurs anciens collègues reviennent me voir avec plaisir et bon nombre de jeunes à qui j’ai donné une première chance m’ont déjà témoigné leur reconnaissance. Le sport, c’est un sujet très rassembleur, qui efface bien des mauvaises choses. Ce n’est vraiment pas comme la politique où tu te mets inévitablement des gens à dos lorsque tu prends position pour un parti», avoue celui qui dit avoir eu plusieurs offres à ce niveau depuis quelques années.

En fait, le seul regret de Pélo est de constater l’absence de sport régional dans les médias électroniques en Estrie. «Il n’y a malheureusement plus aucun bulletin de sport télévisé et, à la radio, il n’y a que G-Rock qui peut se vanter d’avoir un journaliste sportif avec Marc Bryson. À l’époque de Sportivement vôtre (à CKSH-TV entre 1984 et 1987), on faisait presque une heure de sport chaque jour, si l’on compte ma demi-heure quotidienne à 23 h. Même si ça fait pratiquement 20 ans de cela, les gens me parlent encore de cette émission».

La leçon de Marie-Christine

Si Gilles Péloquin a eu une carrière mouvementée, c’est plutôt sa vie qui a pris un autre tournant, en août 2005, lorsque sa fille cadette, Marie-Christine, s’est révélée atteinte de leucémie, à 15 ans seulement. «Quand tu passes neuf mois dans les couloirs d’un hôpital (Ste-Justine) à attendre et espérer que ta fille guérisse, tu as le temps de penser à bien des choses. C’est ce qui m’a incité à diminuer mes activités et à me lancer dans un projet comme celui du restaurant. J’aurai bientôt 56 ans, alors j’ai le goût de ralentir pour les dix prochaines années, avant ma retraite», laisse-t-il entendre, en précisant que l’état de sa fille s’améliorait constamment.

En fait, malgré son «ralentissement», Gilles Péloquin demeure président de la Ligue de crosse junior du Québec et il a repris le micro cette saison afin de décrire les matches locaux des Voltigeurs de Drummondville, à l’antenne de BOOM FM.

Pour le vétéran commentateur, il s’agit d’un autre retour aux sources puisqu’il avait justement fait ses débuts en décrivant les matches des Rangers de Drummondville, dans les années 1960, avant de faire de même avec les Sabres et, plus tard, les Voltigeurs. Il compte aussi à son actif des matches de la Ligue américaine et de la Ligue nord-américaine de hockey «Je suis le seul commentateur au Québec à avoir décrit des joutes durant cinq décennies (années 1960, 70, 80, 90 et 2000). Selon mon décompte, j’ai dépassé le cap des 3000 matches», rappelle-t-il fièrement.

Décidément, ça prend au moins sept vies pour avoir un parcours comme celui-là.