Les frères Comeau vendent leur entreprise

Le concessionnaire automobile Béliveau-Comeau, ça vous dit quelque chose? En tout cas, à Stanstead, cette entreprise fondée en 1949 fait partie de la petite histoire de la municipalité. On parle d’un monument. Mais une page d’histoire vient justement d’être tournée, il y a quelques jours, alors que les quatre frères Comeau ont procédé à la vente du garage.

Depuis 1949, le concessionnaire avait toujours appartenu aux Comeau. D’abord au père, Allard, qui s’était associé avec son beau-frère, Donat Béliveau. Et plus tard, aux quatre frangins: Jean, Michel, Normand et Denis «Beaver».

Trois des frères Comeau demeureront toutefois au sein de l’entreprise à titre d’employés.

C’est le directeur des services de ce concessionnaire Chrysler, Éric Poitras, qui s’est porté acquéreur de l’entreprise de la rue Railroad en compagnie de son frère Jason.

Un peu d’histoire

C’est en revenant d’un voyage de pêche, en 1949, qu’Allard Comeau et Donat Béliveau s’arrêtèrent à la station d’essence Martin Automobile de Stanstead. C’est là qu’ils apprirent que le garage était à vendre. Nos deux hommes n’ont pas tardé à faire une offre, laquelle a été acceptée.

Trois ans plus tard, lors d’une procédure d’incorporation, l’entreprise devient «Béliveau-Comeau».

En 1965, Donat Béliveau vend ses parts à son partenaire.

Peu à peu, les garçons d’Allard font leur entrée progressive au garage et s’intègrent rapidement

En 1986, les quatre frères achètent Béliveau-Comeau, poursuivant ainsi la tradition des Comeau à Stanstead.

Jean agit à titre de maître-mécanicien, Michel se retrouve au poste de directeur des ventes, Normand au remorquage et «Beaver» (Denis) aux pièces.

Mais voilà, le règne des Comeau vient de se terminer. «Ça été très difficile de se décider à vendre, reconnaît Jean, l’aîné des frères Comeau. Ça fait plus de deux ans que nous négocions la vente avec Éric (Poitras).»

Les frères Comeau sont profondément identifiés à l’entreprise. «C’est pas compliqué, dit-il, on a été élevés ici au garage. On n’a jamais travaillé ailleurs. À 17 ans, je travaillais déjà ici régulièrement.»

Et il est tout à fait juste de dire que le concessionnaire a fait des affaires avec des membres de trois générations de consommateurs des régions de Stanstead et Magog. «On en a passé des heures dans cette entreprise, signale Jean Comeau. Des semaines de 60 heures, ça ne nous faisait pas peur. Ce furent de belles années. En ce qui me concerne, ça me tente encore, mais je vais m’investir à titre d’employé.

Même formule

Quant aux nouveaux propriétaires, ceux-ci promettent de garder le même nom et sensiblement le même personnel. «Nous avons des idées en tête, mais on ne bousculera pas trop les habitudes des clients», fait valoir Éric Poitras qui est en place depuis six ans.

Béliveau-Comeau est bien vivant, mais les frères Comeau ne sont plus à la tête de l’entreprise.