Patrice Cuerrier fait face à 90 jours de prison

JUSTICE. Le promoteur immobilier Patrice Cuerrier a profité des préparatifs d’un camp scout où il agissait en qualité d’animateur pour attirer une adolescente de moins de 16 ans chez lui, durant l’été, afin d’en abuser sexuellement.

Pas moins de six chefs d’accusation ont été retenus contre lui par le juge Maurice Galarneau, le 29 octobre 2014, pour chacun desquels il a été trouvé coupable et condamné à un total de 90 jours de prison: contacts sexuels, incitation à des contacts sexuels, agression sexuelle, voyeurisme, impression et publication de pornographie juvénile.

Plus qu’une «tape sur les fesses»

Les gestes pour lesquels Patrice Cuerrier s’est retrouvé devant la justice sont survenus au mois d’août, quelques années auparavant, et dépassent largement la «tape sur les fesses» qu’il reconnait, en entrevue, avoir donnée à la victime (voir autre texte).

La preuve établit que durant le camp des Scouts de Brossard, cet été-là, il fait des massages à une adolescente du groupe scout qu’il dirige – geste pour lequel il reçoit alors un avertissement d’une collègue. Cette dernière, une animatrice, le met en garde en lui rappelant qu’un moniteur a déjà fait l’objet de poursuites dans la région de Sherbrooke pour un tel comportement. Cuerrier, néanmoins, persiste en invitant chez lui l’adolescente – qu’il sait émotivement fragile – , en l’absence de sa conjointe et sous prétexte de préparer un événement prévu le lendemain.

Matériel pornographique

Selon les faits retenus par le juge Maurice Galarneau, Cuerrier a précédemment raconté à la jeune fille « sa vie sexuelle, ses conquêtes et ses habitudes ». Puis, ayant amené l’adolescente chez lui, il la poursuit de ses assiduités, lui donne des tapes sur les fesses au passage, baisse son pantalon devant elle sous prétexte d’ajuster sa chemise, lui propose de visionner du matériel pornographique sur son ordinateur, lui montre des photos d’une autre jeune monitrice en déshabillé, lui montre une vidéo à caractère pornographique impliquant cinq jeunes filles…

Sur l’ordinateur de l’accusé se trouve également une vidéo d’une voisine que Cuerrier a filmée à plusieurs reprises (onze fois) depuis sa fenêtre, à son insu, alors qu’elle se trouvait dans sa salle de bain.

Il entraîne ensuite l’adolescente dans sa chambre, lui propose un lubrifiant, l’invite à des gestes sexuels, l’entraîne dans sa piscine où il entreprend de lui masser les épaules et lui propose encore des gestes sexuels.

Gardée à coucher

Cuerrier est interrompu dans ses projets lorsque sa conjointe et ses enfants rentrent à la maison. Tout le monde, alors, soupe, regarde des films et l’adolescente est gardée à coucher. Elle dort au sous-sol. Le lendemain, en après-midi, la mère de la jeune fille vient la chercher puisque l’activité scoute est annulée en raison des conditions climatiques.

La semaine suivante, l’adolescente informe l’accusé qu’elle n’ira plus aux activités des Scouts…

Le juge Galarneau n’a pas retenu les prétentions de l’accusé à l’effet que l’adolescente est allée sur son ordinateur pour voir des photos du camp scout et qu’elle aurait accédé elle-même aux fichiers pornographiques (saisis lors d’une perquisition policière au domicile de l’accusé).

L’affaire est présentement devant la Cour d’appel du Québec.