Portrait des candidats dans Orford: Kenza Sassi, une candidate qui déplace de l’air

 
PORTRAIT. Après avoir présenté une candidate plutôt « effacée » dans Orford en 2018, Québec solidaire s’est assuré d’être plus visible dans l’actuelle campagne électorale en recrutant Kenza Sassi, une jeune femme qui déplace passablement d’air.

NDLR : En marge du scrutin provincial du 3 octobre prochain, le Reflet du Lac vous présente cette section spéciale contenant les portraits des candidats des cinq principaux partis dans la circonscription d’Orford.

Ces reportages, qui ciblent autant l’aspect personnel que politique, ont pour but de vous faire connaître les candidats sous un jour différent.

À noter que les portraits apparaissent en ordre alphabétique, selon le nom de famille.

Du haut de son 1,60 mètre et de ses 31 ans (bientôt 32), l’avocate de formation a surpris bien des observateurs lors du débat du 12 septembre dernier au Vieux Clocher de Magog, en prenant la pole des échanges à plusieurs reprises.

Visiblement, la candidate solidaire n’était nullement intimidée d’être confrontée à des orateurs aussi expérimentés que Vicki-May Hamm et Gilles Bélanger. « Ces débats sont importants; ils servent à te faire connaître et ils constituent une bonne préparation au rôle de député. Si tu veux siéger à l’Assemblée nationale, tu dois savoir présenter tes idées et les défendre », fait valoir celle qui a pratiqué trois ans comme avocate en litige civil et commercial.

« Mais j’avoue que j’avais peut-être le beau rôle pour remettre en doute certaines choses. Québec solidaire ne traîne pas de relents du passé, parce qu’il n’a jamais été au pouvoir, alors que le Parti libéral et la CAQ doivent répondre de certaines erreurs commises lors des précédents mandats », explique celle qui enseigne les techniques juridiques au niveau collégial.

À l’écoute de ses adversaires

Assoiffée de justice et d’équité sociale, Kenza Sassi n’hésite pas à s’inspirer et à souligner les bons coups de ses adversaires, même si elle ne partage pas les mêmes buts. «L’écoute est importante dans tous les domaines, mais particulièrement en politique», insiste-t-elle.

Certains ont même noté une certaine complicité entre la candidate solidaire et le député sortant Gilles Bélanger, affirmant à la blague que ce dernier pourrait lui offrir un poste dans son équipe s’il était réélu. « Je respecte le travail de M. Bélanger, mais je me verrais mal être embauchée par la CAQ. Mes convictions ne concordent pas avec ce parti », affirme-t-elle.

« Par contre, si je suis élue, je vais moi-même lui faire une offre. Ça va me faire plaisir de le voir travailler avec nous », réplique-t-elle sur un ton humoristique.

Des convictions qui ont évolué

En âge de voter depuis près de 14 ans, Kenza Sassi reconnaît que ses convictions politiques ont évolué au fil des ans. « Je ne suis pas nécessairement une solidaire de la première heure. Dans le passé, j’ai mis un X à côté de plusieurs partis », admet-elle.

« J’ai commencé à me reconnaître davantage au sein de Québec solidaire il y a quelques années, et j’ai décidé de m’y impliquer plus activement. C’est une formation qui pratique une politique de terrain et ça me rejoint énormément ».

« Il y a aussi plusieurs personnes qui me servent de modèle au sein de QS, poursuit-elle. Voir Christine Labrie (députée de Sherbrooke) travailler est pour moi une inspiration gigantesque. Lorsque j’ai reçu un appel de Gabriel Nadeau-Dubois (co-porte-parole de QS) qui m’invitait à me lancer dans la course, c’est à elle que je suis allée demander conseil ».

« J’ai ensuite fait mes devoirs pour bien connaître les dossiers de la circonscription. Ce que je constate, c’est que le comté d’Orford a perdu le « spotlight » au cours des dernières années et que bien des projets doivent être remis à l’ordre du jour », laisse-t-elle entendre, en citant notamment en exemple la qualité de l’eau au lac Memphrémagog et l’amélioration du transport actif.

Une campagne à l’image d’un marathon

Native de la France, Kenza Sassi a émigré en Estrie avec sa famille, alors qu’elle était âgée de trois ans.

Son parcours académique s’est déroulé dans les écoles de Sherbrooke, du primaire jusqu’au niveau universitaire.

Dès son jeune âge, elle était habitée par une soif d’apprendre et tenait difficilement en place. « Je posais constamment des questions et je n’étais pas toujours satisfaite des réponses. En fait, je parlais tout le temps; ça n’a pas beaucoup changé aujourd’hui », lance-t-elle en riant.

« J’avais quand même de bonnes notes à l’école et je réussissais à canaliser mes énergies en m’adonnant à des activités sportives », explique celle qui a notamment pratiqué le patinage artistique, le cheerleading et la course à pied.

« Tout ça me sert encore aujourd’hui. Grâce à la discipline acquise par le sport, j’arrive à gérer efficacement mon horaire. Je continue même de donner mes cours au Cégep, tout en menant la campagne électorale ».

« J’avoue par contre que certaines journées sont éreintantes. On m’avait prévenue qu’une course électorale, c’est comme un marathon et qu’il peut y avoir des hauts et des bas. Je dirais plutôt que c’est un marathon qu’on doit compléter en 2 h 30 », a-t-elle comparé.