Plus mature, mais pas très catholique!

HUMOUR. Après «100 % vache folle» et «Décoiffe», Cathy Gauthier est de retour avec son troisième one-woman-show «Pas très catholique». L’humoriste a fait cette semaine un arrêt à Sherbrooke, pour parler de son passage sur la scène du Vieux Clocher de Magog (26 et 27 septembre) et pour discuter un brin de sa vie, tant professionnelle que personnelle…

On la présente aujourd’hui comme une humoriste plus mature, plus sage. Mais est-ce vraiment le cas? Après tout, son nouveau spectacle s’intitule «Pas très catholique».

«Mon personnage n’est pas plus sage, mais disons qu’il est plus mature. C’est certain que ma réalité a évolué. Mon premier spectacle, je l’ai écrit avec la réalité de cette époque. J’avais 25 ans, je sortais dans les bars et j’étais à la recherche de l’amour. Aujourd’hui, c’est différent. Je suis en couple, j’ai voyagé et j’ai un plus gros bagage de vie. Ceux qui m’ont connue avec mon premier spectacle vont me redécouvrir. Ce n’est pas vraiment un nouveau style, parce que j’ai toujours le même tempérament, mais j’ai choisi des sujets plus abordables», explique l’humoriste de 37 ans.

Pour l’écriture de son 3e one-woman-show, Cathy s’est inspirée de sa propre vie et de sujets qui l’interpellent, comme la jalousie (elle avoue être une femme extrêmement jalouse!), la passion des spas (un intérêt qu’elle ne comprend pas du tout!), ainsi que la différence marquée entre sa famille et celle de son conjoint. «Nous venons de deux milieux complètement différents. Par exemple, le père de mon conjoint est politicien en ville et moi je viens du fond d’un rang pas asphalté en Abitibi! Mon chum vivait en résidence dans un collège privé en troisième année et moi je vivais chez ma grand-mère, avec mes oncles et mes tantes.»

Une destinée

Sur scène, Cathy Gauthier reste tout de même directe et turbulente, mais la femme derrière le personnage est bien différente. «Les gens semblent penser que je me tiens dans les 5 à 7 et que je danse sur les caisses de son, mais ce n’est pas le cas! Dans la vie de tous les jours, je suis une fille assez sage. J’aime être à la maison, écouter mes émissions, faire à souper et attendre que mon chum revienne du travail. Dans un party, il ne faut surtout pas m’inviter en pensant que je vais faire rire les gens toute la soirée; je suis plutôt discrète et je n’aime pas prendre le plancher», explique celle qui rêvait déjà du métier d’humoriste et de «passer à la télévision» à l’âge de cinq ans.

«Je ne pouvais pas l’expliquer, mais je savais que j’allais être un jour connu. Évidemment, ma famille riait de moi! À 12 ans, j’ai passé une audition pour jouer dans «Lance et Compte», mais l’audition s’est avérée être un poisson d’avril organisé par une station de radio de l’Abitibi. J’étais insultée! J’ai tellement pleuré! »

Quelques années plus tard, au moment où elle n’y croyait plus, une opportunité s’est présentée à elle. Une vraie cette fois. «Je travaillais dans un bar à Val-d’Or et, un soir, un client m’a dit : toi, tu es tellement drôle, je ne sais pas pourquoi tu perds ton temps derrière un bar, tu devrais être humoriste!», raconte-t-elle. «Le problème, c’est que je ne savais pas comment faire pour percer. Heureusement, ce client (Richard Robillard) et le propriétaire du bar où je travaillais (Yan Théberge) m’ont beaucoup aidée. Yan m’a amenée à Montréal pour passer les auditions de l’École de l’humour et Richard m’a trouvé un appartement et il m’a donné 5 000 $ pour aller à l’école», se remémore Cathy, ajoutant que sans la générosité de ces deux hommes, elle n’aurait pas cette carrière aujourd’hui.