Les aînés désapprouvent les coupes du Dr Barrette

AÎNÉS. La Table de concertation des aînés de la MRC de Memphrémagog (TCAM) tient à démontrer son désaccord quant aux coupes du gouvernement provincial.

«On veut que les gens prennent conscience des répercussions des mesures d’austérité du gouvernement sur la vie des aînés», souligne la présidente de la TCAM, Micheline Roberge.

Cette dernière s’inquiète entre autres du temps qui sera désormais accordé aux patients. «Le gouvernement veut que les médecins aient plus de patients en moins de temps. Cependant, les aînés ont parfois besoin d’un peu plus d’attention et d’explications. Ça va énormément nuire au service, car le niveau d’empathie envers le patient est diminué», souligne-t-elle.

De plus, elle croit que le problème est le même aux soins palliatifs. «Les médecins des soins palliatifs sont inquiets, car ils ne sont pas là pour guérir les patients, mais bien pour les aider à mourir sans souffrance. Ils sont là pour prendre le temps.»

Mme Roberge ajoute que la tendance est à la privatisation, mais que cette option n’est pas accessible à tous. «Présentement, le gouvernement a vraiment la volonté d’aller vers le privé. On va vouloir suivre, mais pour aller au privé, il faut de l’argent», affirme-t-elle.

Une situation sans précédent

Pour la présidente de la TCAM, le contexte actuel est très préoccupant. «C’est la première fois que je m’inquiète autant pour les aînés. Le ministre de la Santé et des Services sociaux du précédent gouvernement, Réjean Hébert, était sur le point de mettre en branle un programme de services à domicile efficace. Le gouvernement actuel a rejeté cette idée du revers de la main», déplore Micheline Roberge.

Pour ce qui est de la médecine familiale, Mme Roberge croit que le métier n’est pas assez valorisé. «Trouver un médecin de famille est une tâche ardue. Il y a des nouvelles cohortes de jeunes médecins qui vont venir, mais la médecine de famille et les pharmaciens ne sont pas considérés à leur juste valeur.»

Cependant, elle croit que la situation n’est pas irréversible. «Il y a un certain sentiment d’impuissance chez plusieurs aînés. On prend la parole pour eux, car ce qui arrive n’est pas négligeable et ce n’est pas vrai qu’il n’y a rien à faire.»

Mme Roberge conclut en encourageant les aînés à s’informer sur les services qui leur sont offerts et à s’en servir.