Internet à deux vitesses en région

TECHNOLOGIE. L’accès à Internet dans la MRC de Memphrémagog varie énormément d’une municipalité à l’autre, voir même d’une rue à l’autre. À Magog, moins de 2 % de la population est mal desservi, tandis que ce nombre bondit à plus de 44 % dans Stukely-Sud.

Une vaste enquête de TC Media à travers la province démontre que les régions rurales ont souvent un accès limité à des services permettant de surfer sur le Web. Par exemple, à Stukely-Sud, certains quartiers n’ont aucun autre choix que de s’abonner à un service à plus de 70 $ offrant à peine 5 mégabits par seconde (Mbits/s), ce qui est très lent comme connexion. De plus, le service n’est offert que par l’installation d’une soucoupe pour un branchement via satellite. S’il y a moins d’arbres à proximité, le petit bonheur technologique devient accessible avec une antenne.

Le maire de Stukely-Sud, Gérald Allaire, ne cache pas son insatisfaction : «Nous, on a Câble Axion sur la route 112 et une partie du Chemin de la Diligence. Pour le reste, il y a des chanceux qui sont capables d’avoir Xplornet sans soucoupe, avec une vitesse de 10 Mbits/s. Ça coûte près de 40 $ par mois», dit-il. Il raconte que sa municipalité a essayé d’obtenir un meilleur service de la part de Xplorenet, mais les coûts seraient trop élevés pour les deux parties. «J’ai une soucoupe pour la télé et une autre pour l’Internet; j’ai l’air d’avoir une maison d’espion!», lance-t-il, contrarié.

À Magog, la Municipalité œuvre pour devenir une «ville-intelligente» en offrant actuellement un minimum de 100 Mbits/s sur presque tout son territoire. Magog Technopole s’affaire d’ailleurs à favoriser l’accueil d’entreprises du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) avec le concept ville-intelligente. «On est en train de colorer l’économie à Magog avec ce virage technologique», mentionne André Métras, directeur général de l’organisme, soulignant l’arrivée de près de dix entreprises TIC en quinze mois.

En affaires avec 100 Mégabits/seconde

Selon Gaston Dufour, directeur général associé de la Fédération des coopératives de câblodistribution du Québec (FCCQ), 100 Mbits/s, c’est le minimum acceptable pour une entreprise. Télécharger ou transférer des documents ou tenir une vidéoconférence sans coupure de service ne sont que des exemples des pratiques courantes.

Chez le Groupe TI à Magog, le président Raymond Toutant mentionne que 50 % de sa clientèle est outre-mer, sans compter que parmi les 600 employés, une trentaine se trouve au Mexique, autant en Argentine et en Afrique. «On a toujours voulu le maximum de vitesse internet disponible», témoigne-t-il, expliquant qu’un faible débit permet difficilement d’utiliser des outils comme la téléphonie IP.

73 % du magasinage en ligne

Au Québec, les consommateurs effectuent 73 % de leur magasinage sur le Web avant d’acheter un produit ou service, que ce soit pour une pizza ou une piscine, par exemple. «Ceux qui ne sont pas là, ne font donc pas partie de l’offre, note Louise Côté, présidente de Lacosta Communication, à Magog.

Par chance, 95,3 % des entreprises québécoises de cinq employés ou plus qui sont branchées disposent d’une connexion haute vitesse, selon l’Institut de la statistique du Québec. Mais désormais, l’Internet très haute vitesse (100 Mbits/s et plus) est l’objectif à atteindre. Une des rares études sur le sujet démontre un écart de productivité de 7 à 10 % entre les entreprises ayant adopté l’Internet haute vitesse et les autres, selon un article scientifique «The need for speed: Impacts of internet connectivity on firm productivity».

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