Un ex-athlète KO depuis quatre ans

OPÉRATION.Jadis considéré comme un espoir du tennis québécois, le Magogois Sébastien Jacques est aujourd’hui incapable de prendre une simple marche d’une quinzaine de minutes ou encore de maintenir sa concentration efficacement pendant plus d’une demi-heure. Un kyste de plus de deux centimètres, logé au centre de son cerveau contre la glande pinéale, pourrait bien être à l’origine de ce mal mystérieux qui le ronge depuis plus de quatre ans maintenant.

Membre de l’équipe de tennis de l’Université Virginia Tech durant quatre ans, Sébastien Jacques a dû mettre un terme à sa carrière sportive au début de la saison 2010-2011, après une série de premiers symptômes: étourdissements, pertes de conscience, manque d’endurance.

Il a tout de même réussi, non sans peine, a obtenir son diplôme en Marketing Management à l’été 2011.

De retour au Québec, il entreprend une série d’examens et de consultations auprès de différents spécialistes, afin de découvrir l’origine de sa déchéance physique. Son niveau d’énergie est si bas qu’il doit renoncer à débuter un cours de droit à l’Université de Sherbrooke. «En peu de temps, je suis passé d’un athlète élite à une personne qui a de la difficulté à rester debout durant 20 minutes», explique le jeune homme de 26 ans.

Au fil des rencontres, les diagnostics se contredisent et demeurent évasifs. Certains font allusion aux conséquences d’une commotion cérébrale ou encore à des problèmes cervicaux, pendant que d’autres mettent en doute les symptômes de l’ex-tennisman. «Parce que je n’ai pas l’air d’un gars malade, certains ont pensé que j’inventais cette maladie. On a même avancé que je faisais une dépression et que ça expliquait mon état. C’était ridicule», se désole-t-il.

Un kyste logé profondément

Après plus de trois ans de tests, Sébastien Jacques apprend qu’un kyste de bonne taille est logé profondément dans son cerveau.

Cette anomalie pourrait bien être la source de tous ses maux, mais le milieu médical reste sur ses gardes. «Étant donné qu’il n’y a pas beaucoup d’expertise au Canada dans ce domaine et que de telles interventions comportent des risques, les neurochirurgiens préfèrent ne pas m’opérer», laisse-t-il entendre.

«On m’a plutôt suggéré d’apprendre à vivre avec ma condition, mais c’est une chose à laquelle je ne peux me résoudre. Si j’avais 90 ans, j’accepterais mon sort, mais pas à 26 ans. Actuellement, je ne fais que survivre; je suis complètement inutile à la société», lance-t-il avec une profonde lucidité.

La délivrance à Santa Monica?

Après avoir appris que des opérations pour l’ablation d’une lésion kystique semblable à la sienne se pratiquaient régulièrement aux États-Unis, Sébastien Jacques a accentué ses recherches en sol américain.

De fil en aiguille, il s’est entretenu avec quelques spécialistes et de nombreuses personnes ayant éprouvé les mêmes ennuis de santé. «Je suis entré en contact avec un neurochirurgien de Santa Monica (Californie), le Dr Daniel Kelly, qui m’a expliqué qu’il pourrait enlever le kyste par chirurgie endoscopique. Avec sa technique et son expérience, le risque de complications est minime», laisse entendre le jeune homme.

«En ce qui me concerne, cette opération ne m’effraie pas du tout. Le seul risque que je prends, c’est que mon état ne s’améliore pas autant que je voudrais. Avec le genre de vie que je mène depuis quatre ans, je suis prêt à tout pour que ça change», dit-il avec conviction.

Une aventure de 80 000 $

Puisque l’opération de Sébastien Jacques n’est pas couverte par l’assurance-maladie et qu’elle se déroule à l’étranger, elle est assortie d’une facture minimum de 80 000 $.

Ce montant englobe l’intervention chirurgicale, mais aussi les soins associés à la convalescence, évaluée à trois semaines. «S’il n’y a pas de complications, cette somme devrait couvrir tous les frais. Je sais que c’est beaucoup d’argent, mais c’est sans doute le prix à payer pour retrouver une santé adéquate et redevenir une personne active», plaide-t-il.

Bien conscients du défi financier dans lequel sont engagés Sébastien Jacques et sa famille, des amis et citoyens influents de Magog viennent de lancer une campagne de financement.

Ronald O. Maheu, Yves Grandmaison et l’ex-député Robert Benoit chapeautent la cueillette des dons, en collaboration avec les Chevaliers de Colomb de Magog. «J’ai toujours supporté Sébastien durant sa carrière sportive, car c’est un jeune avec de belles valeurs et qui vient d’une très bonne famille. Maintenant que les choses vont moins bien, il a encore plus besoin de notre support», a fait valoir M. Maheu.

Ceux qui souhaitent offrir du soutien au jeune Magogois peuvent envoyer leur chèque au nom des «Chevaliers de Colomb conseil 2383» et indiquer «A/S Sébastien Jacques» dans le bas à gauche.

L’adresse est le: 95, rue Merry Nord, Magog (Québec), J1X 2E7. Des reçus aux fins d’impôt seront remis.

Pour faire un don en ligne:

Faits saillants de la carrière de Sébastien Jacques

– 1er au Canada en simple chez les 18 ans et moins

– Deux fois champion canadien en double chez les juniors

– Membre du circuit de tennis de la NCAA durant quatre ans (top 100 en simple et top 25 en double)

– A déjà remporté un match contre Milos Raonic durant son adolescence