Toujours sans nouvelles de Pierre Jacob

POLITIQUE. Les électeurs de la circonscription électorale de Brome-Missisquoi demeurent sans nouvelles de l’état de santé du député Pierre Jacob, absent d’Ottawa et de ses bureaux de comté depuis octobre dernier.

Des demandes d’entrevues auprès du principal concerné, ainsi qu’auprès du chef du NPD, Thomas Mulcair, ont été refusées au cours des dernières semaines. L’objectif étant de connaître la nature de sa convalescence.

Catherine Lusson, qui remplacera M. Jacob comme candidat NPD dans Brome-Missisquoi et adjointe au député Pierre Jacob au bureau de Magog, assure que tout le travail est réalisé malgré l’absence prolongée de M. Jacob.

«Il y a personne qui peut remplacer un député à la Chambre des communes, c’est certain. Mais tout le reste du travail se fait quand même. Des entreprises, organismes ou citoyens viennent nous voir et ont le même service, que M. Jacob soit là ou non. Au bureau, ça bouge. Les gens continuent à avoir des problèmes avec tous les ministères», explique-t-elle.

Mme Lusson assure qu’elle communique avec M. Jacob ou des porte-paroles du parti quand il y a des gros dossiers qui requièrent une intervention un peu plus lourde.

Retour progressif en vue cet été

Le député NPD de Compton-Stanstead, Jean Rousseau, pense que Pierre Jacob effectuera un retour progressif dans le comté cet été, mais pas à Ottawa. «Son état s’est dégradé à un certain moment, en plus de subir une vilaine chute (fracture de la hanche). On n’en sait pas plus, mis à part qu’il pourra peut-être participer à des activités estivales dans son comté», de dire M. Rousseau.

Selon le député de Compton-Stanstead, ses collègues sont atterrés par l’absence prolongée de M. Jacob, un homme considéré humain, aimant et intelligent par ses pairs.

Un questionnement légitime

Emmanuel Choquette, analyste politique magogois et chargé de cours à l’École de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke, considère légitimes les questions des médias et électeurs pour en savoir plus sur les causes de cette absence.

«Ce sont nous qui payons les salaires des députés, des personnages publics ayant un travail de représentation. Pourquoi un député est absent? C’est à tout le moins questionnable. Lorsqu’il n’y a pas de réponse, ça peut devenir préoccupant», dit-il.

«Nos représentants doivent répondre. M. Jacob n’est peut-être pas en mesure de répondre, mais il y a des représentants autour de lui qui sont en mesure de dire comment se fait-il qu’il n’est pas en Chambre. Qu’est-ce qui se passe? Est-ce qu’il est en mesure d’occuper encore ce poste-là? Ça peut nuire au prochain candidat», poursuit-il.

M. Choquette trouve également légitime de savoir qui est-ce qui nous représente et s’il peut faire le travail pour lequel on l’a élu. «Mais on ne sait pas ce qu’a M. Jacob. S’il veut garder ça secret, qu’il est mal à l’aise… il y a des raisons. Et ça peut être éthique de ne rien dire. Mais on devrait donner des pistes pour dire faites-nous confiance», indique-t-il.

(En collaboration avec Maryse Mathieu)