Une nouvelle candidate dans Compton-Stanstead

POLITIQUE. La candidature de Marie-Claude Bibeau, à l’investiture du PLC dans Compton-Stanstead, s’ajoute à celle de Maximilien Roy et Colin Standish. Impossible de passer sous silence le fait que la dame est la conjointe du maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny.

Par Maryse Mathieu

Marie-Claude Bibeau, directrice générale du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke depuis sept ans, est également copropriétaire du Camping de Compton. En entrevue, elle explique son saut derrière Justin Trudeau en avouant que les Libéraux fédéraux ont fait leur purgatoire, après le scandale des commandites. «C’est une nouvelle génération. C’est un parti où on prône des valeurs d’égalité, liberté d’expression et d’ouverture sur le monde.»

Diplômée de l’Université de Sherbrooke en économie et en gestion de l’environnement, la femme de 44 ans cumule également une dizaine d’années d’expérience en gestion de projets internationaux. Elle avoue avoir laissé grandir son garçon de 16 ans avant de se lancer en politique active. «C’est un trentaine de municipalités, la circonscription. C’est énorme comme territoire. Le défi, c’est de rencontrer des gens un peu partout qui représentent bien chaque groupe», avise-t-elle, se disant motivée.

Pas de conflit d’intérêts

Certains pourraient croire à un possible conflit d’intérêts entre Mme Bibeau et son conjoint, le maire de Sherbrooke Bernard Sévigny, un péquiste reconnu. Non, répond le politicologue magogois Emmanuel Choquette. Selon le chargé de cours à l’École de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke, la crainte que de l’information privilégiée transige entre les deux n’est pas un risque réel.

Il cite en exemple le cas de l’ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau et le critique adéquiste des Finances, François Bonnardel, en 2009-2010. Il y ajoute également le cas de la vedette hollywoodienne Arnold Schwarzenegger et Maria Shriver, où lui est républicain et elle, démocrate.

«Au-delà de l’image de voir deux partis adverses ensemble, qu’est-ce que l’on risque réellement politiquement? Pas grand-chose», estime M. Choquette.

Il croit que des questionnements se soulèvent davantage au sein de la population dans le cas de Pierre Karl Péladeau et sa conjointe Julie Snyder. «Pas parce que sa conjointe a des allégeances politiques. Mais parce qu’elle est productrice d’émissions télévisuelles, que son conjoint est propriétaire du plus grand empire médiatique au Québec et qu’il risque d’être chef de parti pouvant être premier ministre», pense l’enseignant universitaire.

En couple ou pas, les questions les plus importantes selon lui, sont celles touchant la sécurité ou le droit. À ce sujet, il rappelle le cas du député conservateur Maxime Bernier qui, en 2008, avait fait les manchettes pour avoir oublié des documents classés «top secret» chez son amie de cœur Julie Couillard.

M. Choquette soutient qu’il est de mise de saluer la candidature féminine de Marie-Claude Bibeau, dans un contexte où la politique n’est pas un domaine des plus prisés.