Des Martiniquais tombés en amour avec Magog

RESTAURATION :«J’ai tout chez moi, en Martinique. Il ne me manque rien du tout. Cependant, j’ai amené mes enfants en vacances ici et ils sont tombés en amour avec Magog», affirme Yves Charles-Nicolas.

Depuis désormais un peu plus d’un an, le restaurant Douceur Antillaise prépare ses mets à saveurs caribéennes à Magog. C’est l’amour qu’éprouvent ses enfants pour la ville qui a poussé ce père de famille à y lancer l’entreprise familiale, qui connait déjà un bon succès.

Afin de se faire connaître, la jeune entreprise, qui se veut familiale, a jusqu’ici opté pour le bouche-à-oreille.

«On a fait notre pub nous-mêmes. On travaille en famille et je crois que c’est l’une des choses primordiales si on veut que notre entreprise fonctionne vraiment. La famille doit être liée dans le métier», souligne M. Charles-Nicolas, qui est l’un des propriétaires.

Ce dernier soutient que l’idée est de propulser ses fils dans leur carrière. Accompagné de sa femme, Marlène Libanus, qui s’occupe de la gestion, il les encadre. «Ma femme, mon fils Emmanuel, qui est le chef, et moi, sommes les propriétaires. Mon plus jeune fils, Samuel, est le maître d’hôtel de la maison. Nous ne faisons que les encadrer pour les pousser en avant, et ça fonctionne très bien», lance-t-il.

La famille est originaire de la Martinique, mais ils ont énormément voyagé. «Je suis d’origine française, mais j’ai grandi au Vénézuéla, avant d’aller en Suède et de finalement trouver mon confort en Allemagne. Je suis un international», de dire M. Charles-Nicolas.

C’est d’ailleurs en Allemagne que l’entrepreneur a appris le plus sur l’univers de la restauration. «J’y ai appris beaucoup de choses, entre autres en matière de service et d’hygiène. À l’âge de 19 ans, je travaillais au Carré des officiers allemands. Pour pouvoir fonctionner et se maintenir devant ces officiers, il faut un bon savoir», confie-t-il.

M. Charles-Nicolas a ensuite travaillé comme premier maître d’hôtel dans des hôtels quatre étoiles, en France. «C’est toute cette formation qui me permet de progresser avec mes enfants et de leur inculquer des choses.»

Pour les Charles-Nicolas, la famille est d’une importance capitale. «J’ai travaillé dans une épicerie pendant cinq mois et je suis parti de moi-même. Je me suis dit que j’allais faire quelque chose pour mes enfants et qu’on allait progresser ensemble», affirme Yves Charles-Nicolas.

Le chef cuisinier, Emmanuel Charles-Nicolas, est âgé de seulement 24 ans. Malgré son jeune âge, il est dans le métier depuis environ une dizaine d’années, ce qui n’empêche pas ses parents d’être encore très importants dans sa vie et son métier.

«Mon père est en cuisine avec moi et il est polyvalent, alors il fait un peu de tout. La droiture et la ligne de conduite, on la tient de lui et on avance comme ça. En Martinique, c’est familial et matriarcal. On suit donc les conseils de nos parents et on fait aussi très attention pour ne pas les décevoir», de dire le jeune chef.

Emmanuel Charles-Nicolas croit d’ailleurs que l’influence de ses parents y ait pour quelque chose s’il en est là aujourd’hui. «Nos parents sont des gens d’affaires. Très jeune, j’étais à leur côté et j’ai pu voir ce qu’ils faisaient. Après, ça s’est emboîté. Mon père parle six langues, j’en parle sept. De plus, j’ai appris du côté business de ma mère.»

Le chef cuisinier conclut en soutenant que son objectif est de défendre les départements français de la Caraïbe, c’est-à-dire la Martinique et la Guadeloupe.

«On représente les petites îles françaises et on veut se déconnecter un peu des autres îles. On entend beaucoup parler de l’Afrique, de l’Europe, de la Caraïbe et d’Haïti. Les petites îles sont moins connues. Nous voulons nous démarquer et apporter une autre culture ici», déclare-t-il, avant d’ajouter que des produits canadiens sont aussi utilisés dans ses recettes.