Une économie en mouvance

ÉCONOMIE. Le commerce de détail est à la croisée des chemins et Magog ne fait pas exception à la règle. Le ralentissement de l’économie et le magasinage en ligne expliquent notamment la fermeture de neuf commerces magogois depuis début de l’année 2015. Une telle saignée ne s’était peut-être pas vue depuis la récession du début des années 1990.

Cependant, des investissements commerciaux s’additionnent depuis quelques mois et des ouvertures sont prévues dans les prochaines semaines. Paradoxe? Contradiction? Renouvellement de l’offre commerciale? Déplacement du noyau commercial? Métamorphose du comportement de la clientèle?

Un mélange de tous ces éléments, selon des spécialistes et gens d’affaires rencontrés depuis quelques semaines. (Voir aussi autres articles en pages 3-4-5)

Gilles Bélanger, l’un des actionnaires derrière le Carrefour Santé Globale dans le secteur des Quatre Fourches, trouve triste les nombreuses fermetures, mais voit plutôt l’avenir avec optimisme. La clé du succès, selon lui: développer des partenariats (fusion ou acquisition), miser sur les concepts nouveaux et audacieux, éviter les erreurs de gestion de stocks avec de trop grandes surfaces et répliquer aux commandes Internet avec un service client exceptionnel ainsi qu’une grande expertise. «Il faut être vigilant, car une hausse des taux d’intérêt pourrait provoquer d’autres fermetures», prévient-il.

Lui et ses partenaires travaillent déjà sur d’autres projets commerciaux à ouvrir d’ici cinq ans, permettant ainsi de créer 250 emplois en éducation, santé et médecine, sport, médecine sportive, écologie et agriculture biologique. «Si une centaine de familles viennent s’implanter dans la région, cela représente des investissements indirects (taxes, achats, construction) significatifs», plaide-t-il.

Son Carrefour Santé Globale ouvrira graduellement dans les prochains mois après un investissement de 8 M$, ce qui permettra de créer une centaine d’emplois à temps plein. Selon lui, ce concept fonctionnera malgré la mini-crise commerciale frappant Magog. «Nous investissons dans la distinction et la santé. Les clients viendront y passer du temps, car notre approche novatrice ira au-delà du magasinage traditionnel où les gens entrent et ressortent rapidement. «Nous estimons à 30 % notre clientèle de proximité, mais nos autres clients viendront des alentours, comme de Granby et de Drummondville», dit-il.

Conscient que sa nouvelle boutique de sports risque de concurrencer les boutiques existantes, Gilles Bélanger assure qu’il travaille en collaboration pour ouvrir un magasin unique se spécialisant dans le vaste domaine du plein air, et ce, «sans créer de concurrence».

Gilles Bélanger, tout comme ses partenaires financiers, ne se voit pas comme un sauveur de l’économie locale, même si le Carrefour Santé Globale compensera pour les pertes d’emplois commerciaux des dernières semaines. Il souhaite cependant un changement de philosophie dans la gestion des commerçants. «En mode concurrence, on devrait se complémentariser, même dans un domaine identique. Mais à Magog, on aime ça se concurrencer», s’attriste-t-il.