La Ruche à l’offensive sur les réseaux sociaux

L’école secondaire de La Ruche n’a pas perdu de temps lorsqu’elle a appris qu’une page «Spotted» avait été créée en son nom récemment. En à peine une semaine, la direction est parvenue à identifier et à rencontrer son créateur, un étudiant de l’établissement, qui a finalement accepté de fermer la page.

«Au départ, la page n’avait pas été créée pour faire du mal. Les jeunes voulaient simplement s’amuser et rire entre eux, soutient le directeur de La Ruche, Martin Riendeau. Cependant, à un certain moment, il y a eu un dérapage avec des propos dénigrants et intimidants. Certains ont vu en cette page une occasion d’attaquer les autres et ils en ont profité.»

Qu’est-ce qu’une page «Spotted»?

Il faut dire que la direction de La Ruche avait l’obligation et la responsabilité d’agir dans les circonstances depuis l’adoption du projet de loi 56 visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école.

Avec des balises clairement définies, cette loi donne le pouvoir aux écoles publiques et privées d’intervenir auprès des élèves harceleurs. Les sanctions en ce sens se font de manière graduelle et peuvent aller jusqu’à l’expulsion. La cybertintimidation fait d’ailleurs partie des actes visés par cette loi.

La Ruche déjà à la mode

Cependant, il serait faux de croire que c’est l’arrivée des sites «Spotted» et l’adoption du projet de loi 56 qui ont amené les responsables de la Ruche à être plus vigilants sur les réseaux sociaux. Depuis déjà près de quatre ans, l’école magogoise est très à l’affût de tout ce qui circule sur Internet, notamment depuis l’arrivée du policier de l’école, José Gosselin.

«Facebook est sans aucun doute ma meilleure banque d’informations, soutient celui qui est au service de la Régie de police de Memphrémagog. Chaque jour, je reçois des dizaines de courriels d’étudiants qui veulent m’informer sur des événements qui vont ou qui se sont passés. Lorsqu’il y a une fête qui se prépare ou que des jeunes prévoient se montrer les fesses à la place publique, c’est très rare qu’on ne le sache pas d’avance. Nous pouvons donc intervenir rapidement grâce à la grande collaboration des élèves.»

Cette proactivité a d’ailleurs permis dernièrement de retirer une vidéo d’une bagarre impliquant des étudiants de La Ruche qui commençait à circuler sur le Web. «La personne qui a filmé la bagarre était passible de graves accusations en vertu du Code criminel, puisqu’elle n’avait pas porté secours à la victime. Lorsque je lui ai expliqué, elle a immédiatement retiré la vidéo. Ça démontre une fois de plus que la plupart des jeunes n’agissent pas par mauvaises intentions, mais simplement par ignorance. De là l’importance de bien les encadrer et d’être constamment à leur écoute», conclut l’agent Gosselin.