Un projet de gravier fait rager à Stanstead

STANSTEAD. Des citoyens se mobilisent pour contrer un projet de production de gravier à partir de granit qui verrait le jour dans une usine située sur la rue Pine, dans le secteur de Beebe.

Une quarantaine d’opposants se sont réunis pour une première fois le 9 mai pour former le «Collectif des citoyens pour la défense de la qualité et de la santé à Stanstead». Ils veulent tout mettre en œuvre pour que la Coopérative de solidarité Granit central fasse marche arrière dans ses intentions.

Concrètement, le projet consiste à transformer des morceaux de granit à l’aide d’un concasseur pour en faire du gravier décoratif, notamment pour les aquariums. Même entreposée à l’intérieur, cette machine fait craindre le pire aux opposants. «Ça causera une sacrée nuisance dans notre quartier, se désole l’un d’entre eux, Michel Duclos. Le concasseur va faire du bruit, de la poussière, et c’est sans compter les camions qui vont circuler. Même si on essaie de nous convaincre du contraire, on n’est pas bête.»

Au-delà de ces craintes, M. Duclos déplore le manque de détachement du conseil de ville à l’égard de cette initiative en raison du fait, entre autres, que le maire Philippe Dutil est le président de Granit central. Ce dernier a d’ailleurs causé une certaine confusion le 2 mai en présidant l’assemblée régulière du conseil municipal, tout en répondant aux questions des citoyens à titre de président de la coopérative.

M. Duclos évoque un conflit d’intérêts, tandis que M. Dutil se défend simplement d’avoir été transparent. «Ce projet n’était même pas à l’ordre du jour, car la Ville n’a rien à voir là-dedans puisqu’aucun changement de zonage n’est nécessaire, explique le maire. Je savais que les gens dans la salle s’étaient déplacés à ce sujet, donc au lieu de les insulter en ne disant rien, j’ai pris le temps de l’expliquer. Je l’ai fait pour les bonnes raisons.»

Le maire précise qu’il ne retirera aucun revenu personnel de ces activités, qui pourraient débuter à l’automne. Il ne reçoit également aucun salaire de ses fonctions à la coopérative, qu’il occupe depuis 2015. «Je le fais bénévolement pour aider Robert Sheldon, qui travaille fort depuis des années. Les profits vont servir à supporter le musée, qui a besoin de nouveaux revenus. J’ai l’impression que le problème, c’est le syndrome du pas dans ma cour», constate M. Dutil.

Ce dernier souligne également l’aspect environnemental du projet, dont la deuxième phase consisterait à récupérer des rebuts de granit pour en faire des morceaux décoratifs. Un volet recherche et développement avec le Cégep de Sorel-Tracy est aussi dans les plans.

Par ailleurs, le Musée tiendra une journée d’activités, le 14 mai prochain. Il y aura des tarifs spéciaux pour les visiteurs, qui auront également droit à un spectacle de Mike Goudreau (13 h à 16 h).