Un train de passagers arrive en ville mercredi

TRANSPORT. L’Orford Express risque d’avoir de la compagnie d’ici deux ou trois ans si le projet de train de passagers Montréal-Sherbrooke-Boston prend forme.

Initiée par l’ex-député bloquiste Christian Ouellet en 2007, l’idée est maintenant entre les mains du promoteur François Rebello, un ancien député péquiste. Cet actionnaire de contrôle de l’entreprise Train-Hotel veut reproduire son parcours actuel reliant Montréal à New York, mais en direction de Boston.

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Des discussions sont en cours depuis plusieurs mois. Une autre rencontre de travail a lieu ce mercredi 14 octobre à bord de trois wagons tirés par une locomotive. Départ matinal à Saint-Jean avant une halte et conférence de presse à Bromont vers 11 h. Direction Magog et Sherbrooke pour un arrêt et point de presse au Marché de la gare de Sherbrooke vers 14 h. Lac-Mégantic sera la destination finale de la journée.

M. Rebello explique qu’il s’agit d’une occasion unique pour les élus des municipalités concernées et les plus importants joueurs de l’industrie touristique des Cantons-de-l’Est, qui seront à bord, de convaincre le président de la Central Maine and Quebec Railway, John Giles, qui assistera également à la rencontre, du bien-fondé du projet. «Mon travail consiste à proposer une offre alléchante à la compagnie ferroviaire, mais j’ai besoin de l’appui de la communauté politique et des affaires pour les convaincre d’investir encore plus dans la rénovation des voies ferrées», de dire M. Rebello.

Ce dernier croit que les planètes sont bien alignées pour réaliser sa première phase de relier Montréal et Sherbrooke. «Contrairement à l’ancien propriétaire du trajet (MMA), la nouvelle compagnie croit au projet, a une vision et a de l’argent, mais elle veut en faire. Elle a déjà amélioré l’état des rails avec 20 millions $, mais on a besoin de 7-8 autres millions pour circuler à près de 100 km/h, pas à 50 km/h comme actuellement avec les trains de marchandises. Pas de projet si on n’améliore pas davantage le parcours», insiste M. Rebello.

Le train traverse des municipalités comme Saint-Jean, Bromont, Magog et Sherbrooke mercredi, mais aucune étude de faisabilité n’a été réalisée jusqu’à maintenant. M. Rebello croit néanmoins beaucoup en son produit, surtout pour la qualité des paysages de la Nouvelle-Angleterre et un accès aux plages du Maine. «La gare d’Old Orchard est quasiment sur la plage, près du célèbre quai», lance-t-il.

Des arrêts seraient prévus dans la majorité des municipalités concernées, ce qui seraient un plus pour les économies locales, selon le promoteur Rebello. Il assure également que son train serait complémentaire à celui d’André L’Espérance, l’Orford Express, qui relie Sherbrooke et Magog. M. L’Espérance devait monter à bord du train, mercredi, au moment d’écrire ces lignes. Des élus de Magog, Sherbrooke, Sant-Jean et Bromont sont notamment à bord aussi.

Coaticook ne figure pas dans les plans de la première phase, mais ses acteurs politiques et économiques seront invités pour un autre meeting à bord d’un autre train. Cette section de chemin de fer est d’ailleurs la propriété d’une autre entreprise, tout comme la section Montréal-Saint-Jean.

Le financement proviendrait possiblement du privé, mais aussi de fonds d’infrastructure spéciaux comme celui de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Central Maine and Quebec Railway (CMQR)

Succède à Montreal, Maine & Atlantic (MMA) en 2014

Détenue par Railroad Acquisition Holdings, une filiale de Fortress Investment Group

Fortress est un fonds d’investissement gérant 72 milliards de dollars d’actifs

Intrawest, propriétaire de Mont-Tremblant, est une filiale de Fortress.

 

Parcours Montréal-Boston

Environ 300 $ aller-retour par personne

Durée d’environ 12 heures de nuit

Trajet reliant centre-ville de Montréal, Saint-Jean, Bromont, Magog, Sherbrooke, Coaticook, Stanhope, Island Pond (Vermont), Gorham (New Hampshire), Bethel (Maine), Portland (Maine), Old Orchard (Maine) et Boston (Massachusetts).

L’actuel parcours MTL-NY (11 heures) coûte 450 $ aller-retour par personne, mais l’objectif est de réduire à 300 $ avec une clientèle élargie.